En réaction à l’adoption d’une série de propositions de lois punitives par le Parlement hongrois, dont une qui rendra passible de poursuites pénales le travail des militants et des ONG en faveur des migrants, la directrice du programme Europe d’Amnesty International, Gauri van Gulik, a déclaré :
« L’ironie de la situation est cruelle : alors que le monde célèbre la Journée mondiale des réfugiés, le Parlement hongrois a voté, mercredi 20 juin, en faveur de l’adoption d’une loi qui cible les organisations et les personnes qui soutiennent les demandeurs d’asile, les réfugiés et les migrants.
« Le fait d’ériger en infraction le travail essentiel et légitime en faveur des droits humains est une attaque éhontée contre les personnes qui cherchent à fuir les persécutions et contre celles qui font un travail admirable pour les aider. C’est un nouveau coup, porté dans le cadre d’une répression de la société civile qui s’intensifie, et c’est une décision contre laquelle nous opposerons une résistance sans relâche.
L’ironie de la situation est cruelle : alors que le monde célèbre la Journée mondiale des réfugiés, le Parlement hongrois a voté, mercredi 20 juin, en faveur de l’adoption d’une loi qui cible les organisations et les personnes qui soutiennent les demandeurs d’asile, les réfugiés et les migrants.
Gauri van Gulik, directrice du programme Europe d’Amnesty International
« Nous résisterons à cette vague d’intolérance institutionnelle envers les réfugiés, les demandeurs d’asile et les migrants et à ces tentatives visant à stigmatiser, intimider et effrayer les organisations de la société civile hongroise.
« Le travail sans faille des organisations qui défendent les droits en Hongrie est vital, aujourd’hui plus que jamais, et nous sommes déterminés à être à leurs côtés pour faire front. »
Complément d’information
Le briefing Hungary: New laws that violate human rights, threaten civil society and undermine the rule of law should be shelved a été publié mercredi 20 juin 2018.
Le projet de loi adopté par le Parlement le 20 juin par une majorité écrasante érige en infraction toute une série d’activités légales d’assistance aux demandeurs d’asile, aux réfugiés et aux migrants, toutes protégées au titre du droit international relatif aux droits humains et du droit de l’Union européenne. Les personnes qui enfreignent cette loi risquent jusqu’à un an de prison.
Un autre projet de loi proposant un « septième amendement » à la Constitution a également été adopté. Cet amendement met à mal les droits humains et l’état de droit en Hongrie car il interdit la réinstallation de populations étrangères ; restreint la possibilité pour la population de manifester pacifiquement ; affaiblit l’indépendance de la justice ; érige la privation de logement en infraction ; et exige des autorités qu’elles protègent la « culture chrétienne » de la Hongrie.
Si on les envisage dans leur ensemble, ces changements apportés à la législation hongroise constituent une grave menace contre le droit de demander asile, le droit de circuler librement, liberté de réunion et d’expression et le droit de ne pas subir de discrimination.