Éthiopie. Des dizaines de morts dans une décharge : les manquements du gouvernement sont en cause

Plus de 60 personnes sont mortes lors d’un éboulement de terrain qui a eu lieu dans une vaste décharge, aux abords de la capitale éthiopienne, le 11 mars. Les autorités éthiopiennes ont clairement manqué à leur devoir, a déclaré Amnesty International le 13 mars 2017.

Des dizaines de personnes sont toujours portées disparues depuis l’éboulement qui s’est déroulé le 11 mars dans la décharge municipale de 36 hectares de Repi, à Addis-Abeba. De nombreuses familles n’ont plus de toit, leurs logements de fortune ayant été ensevelis sous des tonnes de déchets.

« Le gouvernement éthiopien est pleinement responsable de ce désastre qui aurait pu être évité. Alors qu’il savait que la décharge était au maximum de sa capacité, il a continué de l’utiliser. Il a également laissé des centaines de personnes continuer de vivre à proximité du site, a déclaré Muthoni Wanyeki, directrice régionale d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Est, la Corne de l’Afrique et les Grands lacs.

Le gouvernement éthiopien est pleinement responsable de ce désastre qui aurait pu être évité. Alors qu’il savait que la décharge était au maximum de sa capacité, il a continué de l'utiliser.

Muthoni Wanyeki, directrice régionale d'Amnesty International pour l’Afrique de l’Est, la Corne de l’Afrique et les Grands lacs.

« Ces personnes, dont beaucoup de femmes et d’enfants, n’avaient pas d’autre choix que de vivre et travailler dans un environnement aussi dangereux, le gouvernement ne garantissant pas leur droit à un logement adéquat et à un travail décent. »

Créée il y a 50 ans, la décharge de Repi – ou Koshe, qui signifie « saleté » – est la plus ancienne d’Addis-Abeba, une ville de plus de 3,6 millions d’habitants. Plus de 150 personnes se trouvaient sur le site lorsque l’éboulement a eu lieu. Beaucoup fouillaient les amoncellements de déchets à la recherche d’objets à revendre, tandis que d’autres y vivent en permanence dans des abris de fortune, peu sûrs.

« Le gouvernement doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour retrouver tous ceux encore portés disparus, reloger les victimes de manière décente et assurer des conditions de travail sûres et saines, a déclaré Muthoni Wanyeki.

« Il doit veiller à ce qu’une enquête approfondie soit menée afin de déterminer les causes précises de l’éboulement et d’amener les représentants de l’État responsables à rendre des comptes. »