Gabon : Les forces de sécurité doivent cesser toute utilisation excessive de la force et prévenir l’embrasement d’une situation post-électorale déjà tendue

« Les forces de sécurité gabonaises doivent s’abstenir de recourir à une force excessive contre les manifestants à la suite de la contestation électorale que connaît le pays, a déclaré Alioune Tine, directeur d’Amnesty International pour l’Afrique occidentale et centrale, alors que des informations faisaient état mercredi soir de plusieurs blessés par balles. 

« Les autorités doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour faciliter la contestation pacifique et garantir la stabilité et la sécurité nécessaires après l’élection.»

Cette réponse brutale bafoue les droits des manifestants à la liberté d'expression et de réunion pacifique, et enflamme une situation déjà tendue.

Alioune Tine, directeur d'Amnesty International pour l'Afrique occidentale et centrale

« Cette réponse brutale bafoue les droits des manifestants à la liberté d’expression et de réunion pacifique, et enflamme une situation déjà tendue ».

« Elles doivent aussi ouvrir une enquête indépendante et impartiale pour toute utilisation excessive de la force et traduire les éventuels responsables devant la justice.» 

Complément d’information 

Le ministre de l’intérieur a annoncé, mercredi 31 août, que le président sortant, Ali Bongo Ondimba, avait remporté l’élection présidentielle du 27 août dernier obtenant 49,80 % des voix contre 48,23 % pour son adversaire, Jean Ping. Le camp de ce dernier conteste les résultats dans l’une des neuf provinces du pays, le Haut-Ogooué.

Aussitôt après l’annonce des résultats, des manifestations ont éclaté à Libreville, la capitale. Tard dans la soirée, le quartier général de Jean Ping a été pris d’assaut par les forces de sécurité. Les partisans de Jean Ping parlent de deux morts et de plusieurs blessés. Le porte-parole du gouvernement a confirmé cet assaut en indiquant qu’il visait les responsables présumés de l’incendie de l’Assemblée nationale survenu dans l’après-midi.