Cuba s’engage pour les droits humains

Jeudi, aux Nations unies (New York), Cuba a signé deux traités essentiels pour les droits humains. Le ministre cubain des Affaires étrangères, Felipe Perez Roque, a signé le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Cuba s’engage ainsi à respecter plusieurs droits fondamentaux, y compris la liberté d’expression, d’association, de réunion, et de circulation.

Amnesty International s’est félicitée de cette nouvelle et a appelé le pays à ratifier ces deux traités sans émettre de réserve. « Les nouvelles autorités cubaines doivent honorer leurs engagements en matière de droits humains en introduisant des mesures pour garantir la liberté d’expression et l’indépendance de la justice, en commençant par la libération inconditionnelle des 58 prisonniers d’opinion actuellement incarcérés », a déclaré Fernanda Doz Costa, responsable des recherches sur Cuba au sein du programme Amériques d’Amnesty International.

« Les normes relatives aux droits humains étant l’expression juridique des droits essentiels de toute personne en tant qu’être humain, Amnesty International exhorte Cuba à accepter l’ensemble des obligations émanant de ces pactes ».

Les deux traités ont été signés quelques jours après que l’Assemblée nationale de Cuba eut désigné à l’unanimité Raul Castro, soixante-seize ans, pour succéder à son frère Fidel comme président du pays. « Les nouvelles instances exécutives de Cuba doivent profiter de ce changement pour mettre en place les réformes tant attendues en matière de protection des droits humains », a souligné Javier Zuñiga, conseiller spécial auprès d’Amnesty International.

La réforme doit commencer par « le réexamen de toutes les condamnations prononcées à l’issue de procès iniques, l’abolition de la peine de mort et l’introduction de mesures pour assurer le respect des libertés fondamentales et l’indépendance de la justice », a-t-il ajouté.

Cuba a récemment relâché quatre prisonnier politiques qui avaient été arrêtés lors d’opérations de répression de l’opposition, les 17 et 18 mars 2003. Les journalistes Jose Ramon et Alejandro Gonzalez, le dissident Omar Pernet et le syndicaliste Pedro Alvarez faisaient partie des 75 personnalités jugées coupables d’être des mercenaires à la solde du gouvernement des États-Unis. L’organisation s’est également félicitée de ces libérations, mais a exhorté Raul Castro à remettre d’urgence en liberté les 58 prisonniers d’opinion qui sont toujours derrière les barreaux.

En décembre 2007, M. Roque avait annoncé que le gouvernement cubain souhaitait signer les deux pactes. Cette annonce a coïncidé avec une répression accrue contre la dissidence, du 21 novembre au 10 décembre (la Journée internationale des droits de l’homme). De nombreux dissidents politiques avaient été arbitrairement arrêtés en raison de leur participation à des mouvements de protestation pacifiques.

Au moment de cette annonce, Kerrie Howard, directrice adjointe du Programme Amériques d’Amnesty International, avait déclaré : « Le gouvernement cubain doit faire la preuve de son engagement réel à respecter les traités relatifs aux droits humains en libérant toutes les personnes détenues uniquement pour avoir exercé une action politique pacifique et en veillant à ce que les droits fondamentaux de tous soient respectés et promus à travers tout le pays ».