Les dirigeants mondiaux sont appelés à demander des comptes à Pervez Musharraf lors du Forum économique mondial

Irene Khan a écrit aux dirigeants politiques et économiques mondiaux pour les appeler à interroger le président Musharraf sur la situation des droits humains au Pakistan, lors du Forum économique mondial. Dans sa lettre, la secrétaire générale d’Amnesty International demandait instamment que les droits humains et l’état de droit au Pakistan soient un thème central des discussions avec le président de ce pays.

Le président Musharraf doit se rendre aujourd’hui à Davos (Suisse) pour assister au Forum économique mondial, et devrait rester jusqu’à la fin du sommet, ce dimanche. Il doit rencontrer un grand nombre des 2 500 dirigeants politiques, économiques et médiatiques venus des 88 pays participant au Forum, qui a lieu tous les ans et dure cinq jours.

Les membres de la communauté internationale se trouvant Davos sont appelés à user de toute leur influence pour que le gouvernement du Pakistan accepte immédiatement de faire respecter les droits humains et de préserver l’état de droit au Pakistan. Irene Khan demande plus spécifiquement que tous les juges démis de leurs fonctions pendant l’état d’urgence puissent retrouver leur poste, et que l’indépendance du pouvoir judiciaire soit préservée, conformément à la Constitution du pays et au droit international.

Par ailleurs, la secrétaire générale d’Amnesty International appelle le président Musharraf et son gouvernement à faire cesser les violations des droits humains recensées par l’organisation, notamment les arrestations et les détentions arbitraires, les disparitions forcées, les mauvais traitements pendant les gardes à vue et les persécutions visant les détracteurs du gouvernement et les membres de l’opposition. Ces mesures contribueraient à restaurer la confiance et l’espoir de la population concernant les perspectives de stabilité et de prospérité dans le pays.

Le mois dernier, Amnesty International a mené des recherches au Pakistan afin d’y évaluer la situation des droits humains, après la levée de l’état d’urgence, le 15 décembre 2007.

« Les très nombreux éléments qu’a rassemblés Amnesty International sur le non-respect des droits humains et sur l’effondrement de l’état de droit contiennent en germe une catastrophe politique aux conséquences désastreuses pour les simples citoyens », avait déclaré Irene Khan.

Irene Khan assistera également au Forum afin d’aborder diverses questions de droits humains avec les participants, et notamment la situation au Pakistan.