Deux décennies de prison pour s’être exprimé ouvertement

Le défenseur des droits humains Nasser Zefzafi purge actuellement 20 ans de prison pour avoir manifesté pacifiquement. Il a été victime d’actes de torture et d’autres mauvais traitements, et il est détenu dans des conditions déplorables alors que son état de santé décline.

Nasser Zefzafi menait une vie paisible avec sa famille dans le Rif, une région du nord du Maroc où la situation en matière de soins de santé, d’éducation et d’emploi est déplorable. Année après année, les gouvernements qui se sont succédé dans le pays ont marginalisé la population locale.

En octobre, des manifestations pacifiques ont débuté dans la ville de Nasser à la suite de la mort d’un poissonnier, broyé par un camion de ramassage des ordures alors qu’il tentait de récupérer des poissons saisis injustement par les autorités. Des millions de personnes ont défilé pacifiquement pour exprimer leur tristesse et leur frustration. Elles en avaient assez. Elles réclamaient un changement. Ainsi est né le mouvement populaire du Rif et Nasser, qui croyait profondément en la justice et l’égalité, en est devenu une figure de proue.

Dans les mois qui ont suivi, les forces de sécurité marocaines ont arrêté des centaines de manifestant·e·s. Le 29 mai 2017, Nasser a été arrêté pour avoir interrompu un prêche dans une mosquée et accusé l’imam (personne qui dirige la prière dans la religion musulmane) de se faire le porte-parole des autorités. Des policiers lui ont infligé des actes de torture et d’autres mauvais traitements en détention. Le 27 juin 2018, Nasser a été condamné à 20 ans de réclusion, simplement pour s’être exprimé ouvertement. Il a été maintenu à l’isolement jusqu’au 31 août 2018.

Contraint de vivre dans des conditions déplorables en prison, il a vu son état de santé se dégrader considérablement. Il souffre de graves troubles respiratoires et oculaires, ainsi que de douleurs neurologiques. La direction de la prison le prive des soins médicaux dont il a besoin.

Passez à l’action sans attendre pour demander la libération de Nasser.