Libérez les journalistes et les militant·e·s en Azerbaïdjan

Depuis plus de 10 ans, les autorités azerbaïdjanaises restreignent l’espace de la société civile. Des ONG sont fermées de façon arbitraire, et des militant·e·s de la société civile et des journalistes sont arrêtés ou contraints à l’exil. L’Azerbaïdjan a été annoncé l’année dernière comme le pays hôte de la COP29. Depuis, la répression des voix critiques s’intensifie, entraînant l’arrestation et la détention arbitraire de plus d’une dizaine de militant·e·s et de journalistes, qui font l’objet de poursuites judiciaires.

Quel est le problème ?

En Azerbaïdjan, les voix dissidentes sont opprimées depuis plus d’une décennie. Les groupes d’opposition, les militant·e·s et les détracteurs du gouvernement, notamment des initiatives et groupes environnementaux, ne peuvent pas réellement parler librement ni exprimer leurs craintes.

Anar Mammadli est un célèbre défenseur des droits humains et de l’environnement, qui a réclamé l’implication de la société civile à la COP29. Il a été arrêté le 29 avril 2024 et placé en détention dans l’attente de son procès. Il est accusé d’avoir fait entrer de l’argent illégalement dans le pays, accusation forgée de toutes pièces. S’il est déclaré coupable, il encourt jusqu’à huit ans d’emprisonnement.

Le militant anticorruption et universitaire Gubad Ibadoghlu est toujours incarcéré sur la base de fausses accusations. Sa détention semble constituer des représailles en lien avec ses activités politiques et civiques.

Des accusations fallacieuses ont été portées contre plus d’une dizaine de journalistes indépendants, dont Ulvi Hasanli, Sevinj Vagifgyzy et Nargiz Absalamova, qui ont notamment couvert des manifestations pour la défense de l’environnement. Ces personnes sont maintenues en détention, où elles risquent de subir des actes de torture et d’autres formes de mauvais traitements, schéma typique d’utilisation abusive de la justice pénale pour faire taire les détracteurs du gouvernement. Le travail de médias indépendants comme Abzas Media, Kanal 13, Toplum TV et d’autres est fortement entravé par l’arrestation de plusieurs membres importants de leur personnel, sur la base d’accusations fondées sur des motifs politiques.

La participation des militant·e·s et des organisations de la société civile à la COP29 est essentielle, de même que la liberté de la presse, pour garantir des débats inclusifs et efficaces. La répression de l’espace civique en Azerbaïdjan signifie que des voix de premier plan seront absentes ou réduites au silence, et que la justice climatique ne pourra pas être rendue.

L’Azerbaïdjan doit cesser de museler la dissidence. Nous devons agir en solidarité avec les personnes punies pour avoir appelé leur gouvernement à rendre des comptes.

Comment pouvez-vous aider ?

Demandez aux autorités azerbaïdjanaises de libérer immédiatement toutes les personnes arrêtées uniquement pour avoir exercé leurs droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique, et d’abroger ou de modifier les lois qui restreignent ces droits.