Guantánamo : une condamnation à une vie de souffrance et de rejet

Le centre de détention de Guantánamo condamne des milliers de personnes dans le monde entier à une vie de souffrance, de tourments et de rejet. Des centaines de personnes sont maintenues dans un vide juridique après quatre ans de détention illimitée. Selon les témoignages recueillis par Amnesty International, des familles qui savent que leurs proches sont, ou ont été, détenus par les États-Unis n’ont reçu pratiquement aucun message provenant de Guantánamo. Certaines ignorent le lieu de détention de leurs proches et ne savent même pas s’ils sont toujours en vie. Le rapport intitulé États-Unis. Guantánamo: des vies brisées. Les conséquences de la détention illimitée pour les détenus et leurs familles contient des témoignages d’anciens détenus et de leurs proches. Il fait le point sur la situation des personnes incarcérées à Guantánamo, et notamment de neuf hommes qui sont maintenus en détention bien que n’étant plus considérés comme des «combattants ennemis» par les autorités américaines. Les tourments et le rejet ne se limitent pas à Guantánamo. Pour certains des prisonniers détenus dans le cadre de la «guerre contre le terrorisme», être transféré de Guantánamo ne représente rien de plus que passer d’un lieu de détention illégale à un autre.

Pour d’autres détenus, c’est synonyme de harcèlement persistant, d’arrestation arbitraire et de mauvais traitements. Même ceux qui ont été renvoyés dans leur pays gardent les séquelles physiques et psychologiques de leur séjour à Guantánamo. L’humiliation d’avoir été qualifiés par le gouvernement des États-Unis de «combattants ennemis», «les pires des pires», ne les quittera jamais. Quatre ans après les premiers transferts de personnes arrêtées dans le cadre de la «guerre contre le terrorisme», quelque 500 hommes de 35 nationalités sont maintenus en détention à Guantánamo, pour la plupart sans inculpation ni jugement. Certains affirment avoir été torturés ou soumis à d’autres traitements cruels, inhumains et dégradants.

Des détenus désespérés ont tenté de mettre fin à leurs jours. D’autres observent des grèves de la faim prolongées et ne sont maintenus en vie que par des méthodes d’alimentation forcée qu’ils décrivent comme douloureuses.