Géorgie. Les violences de la police s’intensifient alors que le Parlement approuve le projet de loi sur l’« influence étrangère »

En réaction au nouvel épisode d’usage illégal de la force par la police contre des manifestant·e·s pacifiques à Tbilissi, à la suite de la décision du Parlement d’approuver la loi sur l’« influence étrangère » en Géorgie, Marie Struthers, directrice du programme Europe de l’Est et Asie centrale d’Amnesty International, a déclaré :

« En s’efforçant de faire adopter cette loi néfaste, les autorités géorgiennes approuvent ouvertement la répression exercée contre les droits humains et la société civile, qui atteint des niveaux très inquiétants ces derniers jours.

En s’efforçant de faire adopter cette loi néfaste, les autorités géorgiennes approuvent ouvertement la répression exercée contre les droits humains et la société civile, qui atteint des niveaux très inquiétants ces derniers jours

Marie Struthers, directrice du programme Europe de l’Est et Asie centrale d’Amnesty International

« La manière dont ce projet de loi est adopté – des opposant·e·s politiques étant réduits au silence par des procédures légales dans les couloirs du pouvoir et des manifestant·e·s étant roués de coups et arrêtés à l’extérieur dans le cadre de la répression policière – témoigne de l’impact délétère de ce texte, qui cible clairement les droits humains.

« Nous appelons les autorités géorgiennes à mettre un terme à leurs manœuvres visant à écraser les droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique. Elles doivent rejeter cette loi répressive de toute urgence. Tous les auteurs présumés de violations des droits humains, y compris les policiers qui ont fait un usage illégal de la force, doivent être traduits en justice, jusqu’au plus haut niveau de la chaîne de commandement. »

Complément d’information

Le 13 mai, la commission juridique du Parlement de Géorgie a voté en faveur de l’adoption du projet de loi sur l’« influence étrangère » lors d’une session qui a duré moins de deux minutes. De nombreux parlementaires n’ont pas pu prendre part à ce vote, car la police avait établi un cordon de sécurité autour du bâtiment.

Dans la soirée du samedi 11 mai, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté à Tbilissi, et plusieurs centaines ont décidé de passer la nuit devant le Parlement, en signe de résistance.

Dimanche soir, la police a réagi aux manifestations pacifiques contre ce projet de loi en usant d’une force illégale, faisant des blessés parmi les manifestant·e·s. Elle aurait procédé à une vingtaine d’interpellations.