Réagissant à l’arrestation du sénateur Antonio Trillanes IV aux Philippines, Minar Pimple, directeur général des Opérations mondiales au sein d’Amnesty International, a déclaré :
« Le sénateur Antonio Trillanes est l’un des membres de l’opposition les plus tenaces et prompts à s’exprimer, et il a sans cesse remis en cause la “guerre contre la drogue” menée par le gouvernement.
Cette arrestation est inquiétante car elle montre que le gouvernement ne reculera devant rien pour faire taire les personnes qui le critiquent et détourner l’attention des violations des droits humains que continuent de commettre les autorités.
Minar Pimple, directeur général des Opérations mondiales au sein d’Amnesty International
« Cette arrestation est inquiétante car elle montre que le gouvernement ne reculera devant rien pour faire taire les personnes qui le critiquent et détourner l’attention des violations des droits humains que continuent de commettre les autorités.
« L’arrestation d’Antonio Trillanes survient alors qu’une autre opposante de Rodrigo Duterte, la sénatrice Leila de Lima, a déjà été incarcérée. Cette prisonnière d’opinion est détenue depuis plus d’un an pour des accusations motivées par des considérations politiques. Il est temps que le gouvernement cesse sa répression contre celles et ceux qui le critiquent pacifiquement et qu’il mette un terme à ses violations des droits humains. »
Complément d’information
Opposant vigoureux et de premier plan du gouvernement de Rodrigo Duterte, très critique envers les homicides illégaux de milliers de personnes, pour la plupart pauvres et en marge de la société, commis dans le cadre de la « guerre contre la drogue », le sénateur Antonio Trillanes IV a été arrêté sur la base d’un mandat d’arrêt décerné pour des accusations de « rébellion » datant de 2003 et 2007. Il avait bénéficié d’une amnistie décrétée en 2011 par le président d’alors, Benigno Aquino III. Rodrigo Duterte a révoqué cette amnistie par un acte officiel début septembre.
Les militants et les associations de la société civile font face à d’importantes manœuvres d’intimidation et d’obstruction lorsqu’ils tentent d’effectuer leur travail en faveur des droits humains. Le président lui-même a déjà menacé de « décapiter » ou de « tuer » des défenseurs des droits humains qui dénonçaient son gouvernement et il a répété à de nombreuses reprises qu’il s’en prendrait à Antonio Trillanes.