Bahreïn. La condamnation à cinq ans d’emprisonnement prononcée contre Nabeel Rajab pour des tweets a été confirmée

Réagissant aux informations selon lesquelles la Cour de cassation de Bahreïn a confirmé la déclaration de culpabilité de Nabeel Rajab, l’un des principaux défenseurs des droits humains du pays, en raison des opinions qu’il a exprimées sur Twitter, Lynn Maalouf, directrice des recherches pour le Moyen-Orient à Amnesty International, a déclaré :

« La décision honteuse prononcée aujourd’hui est une parodie de justice. La confirmation de la déclaration de culpabilité de Nabeel Rajab et de sa condamnation à cinq ans d’emprisonnement pour avoir simplement publié des tweets exprimant ses opinions illustre la mascarade du système de justice à Bahreïn. Le traitement que lui infligent les autorités bahreïnites est absolument inacceptable.

La confirmation de la déclaration de culpabilité de Nabeel Rajab et de sa condamnation à cinq ans d’emprisonnement pour avoir simplement publié des tweets exprimant ses opinions illustre la mascarade du système de justice à Bahreïn.

Lynn Maalouf, Amnesty International

« Nabeel Rajab est un prisonnier d’opinion. Il est scandaleux qu’il ait déjà passé deux ans derrière les barreaux, dont neuf mois en détention à l’isolement, ce qui s’apparente à de la torture. Au lieu de prolonger ses souffrances et de le condamner à plusieurs années supplémentaires d’emprisonnement, les autorités bareïnites doivent annuler sa déclaration de culpabilité et le libérer immédiatement et sans condition. »

Complément d’information

Le 5 juin 2018, la cour d’appel de Bahreïn a confirmé la condamnation à cinq ans d’emprisonnement de Nabeel Rajab en raison de tweets faisant état d’homicides de civils commis par la coalition dirigée par l’Arabie saoudite dans le cadre du conflit au Yémen et d’allégations d’actes de torture commis à la prison de Jaww à la suite d’une mutinerie survenue en mars 2015. Il a été déclaré coupable de « diffusion de fausses rumeurs en temps de guerre », d’« outrage aux autorités publiques » et d’« outrage à un pays étranger ».

Il purge également une peine de deux ans d’emprisonnement pour des interviews télévisées qu’il avait données en 2015 et en 2016 et lors desquelles il aurait déclaré que les autorités bahreïnites refusaient de laisser des organisations de défense des droits humains entrer sur le territoire.