Hong Kong. Des peines de prison «punitives» pour les dirigeants du mouvement pro-démocratie

La recherche implacable de peines d’emprisonnement pour les trois dirigeants du mouvement en faveur de la démocratie par les autorités de Hong Kong est une attaque punitive contre la liberté d’expression et de rassemblement pacifique, a déclaré Amnesty International.

Le véritable danger qui menace la liberté d'expression et de réunion pacifique à Hong Kong est la persécution continue de militants de premier plan du mouvement en faveur de la démocratie.

Mabel Au, directrice d'Amnesty International Hong Kong

Jeudi 17 août, la cour d’appel de Hong Kong a prononcé des peines allant de six à huit mois de prison contre Joshua Wong, Alex Chow et Nathan Law pour leur rôle dans une manifestation qui a permis de déclencher en 2014 le mouvement « des parapluies » en faveur de la démocratie à Hong Kong. Le parquet souhaitait obtenir des sanctions plus sévères contre le trio, après leur condamnation initiale à des peines non privatives de liberté lors de leur premier procès il y a un an.

« Les actions judiciaires punitives et acharnées engagées contre des dirigeants étudiants pour des motifs peu précis font fortement penser à des représailles politiques de la part des autorités, a déclaré Mabel Au, directrice d’Amnesty International Hong Kong.

« Le véritable danger qui menace la liberté d’expression et de réunion pacifique à Hong Kong est la persécution continue de militants de premier plan du mouvement en faveur de la démocratie. Les poursuites qui sont engagées dans le but de dissuader les gens de participer à des manifestations pacifiques doivent être abandonnées. »

Ces condamnations sont liées à des faits précis qui remontent au 26 septembre 2014, dans les premiers temps du mouvement de protestation en faveur de la démocratie mené par des étudiants devant le siège du gouvernement à Hong Kong. Ce jour-là, plusieurs étudiants ont franchi les barricades qui barraient l’accès à l’esplanade devant le siège du gouvernement, appelée Civic Square. Des manifestations pacifiques s’étaient déjà tenues par le passé à d’autres occasions sur cette esplanade, avant que les autorités n’en restreignent l’accès pendant l’été 2014.

Au cours de leur premier procès, Joshua Wong et Alex Chow ont été déclarés coupables d’« avoir participé à une réunion illégale ». Nathan Law a été déclaré coupable du chef d’« incitation d’autrui à participer à une réunion illégale ».

Joshua Wong et Nathan Law avaient dans un premier temps été condamnés à des peines de travaux d’intérêt général, mais leur condamnation a été portée à des peines de six et huit mois d’emprisonnement respectivement lors de l’audience de jeudi. La condamnation initiale d’Alex Chow à trois semaines d’emprisonnement avec sursis a été portée à sept mois de prison ferme.

Ces poursuites se basent sur des dispositions, rédigées en termes vagues, de l’ordonnance de Hong Kong sur le maintien de l’ordre public, qui ont été critiquées à plusieurs reprises par le Comité des droits de l’homme de l’ONU car elles ne sont pas pleinement conformes aux dispositions du droit international et des normes internationales relatives aux droits humains qui portent sur le droit de réunion pacifique.