La mort du militant Dinh Dang Dinh doit servir de signal d’alarme au Viêt-Nam

La mort du militant Dinh Dang Dinh doit servir de signal d’alarme au Viêt-Nam Amnesty International rend hommage à Dinh Dang Dinh, militant écologiste, blogueur et ancien prisonnier d’opinion vietnamien, qui vient de mourir à l’âge de 50 ans. Ce militant a été injustement emprisonné en 2011 après avoir lancé une pétition contre un projet minier. On lui a par la suite diagnostiqué un cancer en prison. Ce n’est qu’en janvier 2014 que les autorités ont autorisé Dinh Dang Dinh à se faire soigner à l’hôpital, où il était soumis à une surveillance constante. Il s’était vu accorder une libération provisoire pour raisons médicales en février, avant d’être définitivement libéré en mars. Dinh Dang Dinh est décédé d’un cancer de l’estomac à son domicile de la province de Dak Nong, dans la région montagneuse du centre du Viêt-Nam, jeudi 3 avril dans la soirée. « Comme d’autres défenseurs des droits humains au Viêt-Nam et dans le monde entier, nous portons le deuil de Dinh Dang Dinh et adressons nos plus sincères condoléances à sa famille », a déclaré Rupert Abbott, le directeur adjoint du programme Asie-Pacifique d’Amnesty International. « Il est tragique que les autorités vietnamiennes aient volé à Dinh Dang Dinh ses dernières années de vie en l’enfermant loin de ses proches. » Ancien soldat et professeur de chimie, Dinh Dang Dinh a été arrêté en décembre 2011 après avoir lancé une pétition contre l’ouverture d’une mine de bauxite dans la région montagneuse du centre du pays. Il a été condamné à une peine de six ans de prison en août 2012 pour « propagande contre l’État ». Son procès n’a duré que trois heures. Le recours qu’il a formé par la suite a été rejeté au terme d’une audience expédiée en 45 minutes. Son droit à la liberté a donc été bafoué dans le cadre de procédures aussi iniques et arbitraires que les charges retenues contre lui. Lorsqu’il a quitté la cour d’appel, des personnes l’ont malmené afin de le forcer à monter à bord d’un camion, et des membres des forces de sécurité lui ont donné des coups de matraque à la tête. Des dizaines d’autres personnes sont maintenues en détention au Viêt-Nam pour s’être exprimées haut et fort ; certains prisonniers d’opinion sont incarcérés dans des conditions éprouvantes depuis de nombreuses années. « La tragédie qu’est le décès de Dinh Dang Dinh doit servir de signal d’alarme au Viêt-Nam », a déclaré Rupert Abbott. « Le Viêt-Nam doit libérer immédiatement et sans condition l’ensemble des prisonniers d’opinion qui, comme Dinh Dang Dinh, n’ont fait que s’exprimer de manière pacifique. »