Le Premier ministre serbe interdit la Marche des Fiertés à Belgrade

La décision du Premier ministre serbe Ivica Dačić d’interdire pour la deuxième année consécutive la Gay Pride à Belgrade contrevient à la législation et à la Constitution même de la Serbie, a déclaré Amnesty International. « En interdisant la Belgrade Pride de 2012, le gouvernement de la Serbie prive les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres (LGBT) de Serbie de certains droits élémentaires pourtant protégés par la Constitution et les lois du pays, tels que les droits à la liberté d’expression et de réunion », a déclaré John Dalhuisen, directeur d’Amnesty International pour l’Europe et l’Asie centrale. Pour expliquer cette deuxième interdiction, le Premier ministre, qui est également ministre de l’Intérieur, a fait état de préoccupations en matière de sécurité et de la nécessité de protéger des vies humaines et de maintenir l’ordre public et la paix. « Il incombe au gouvernement de veiller à ce que des rassemblements pacifiques tels que la Marche des Fiertés puissent se dérouler sans perturbations illégales, a déclaré John Dalhuisen. Il est à regretter que le nouveau gouvernement n’ait pas la volonté politique de garantir de tels droits. » « L’interdiction de la Belgrade Pride 2012 constitue une victoire pour les préjugés et une défaite pour les droits humains et les principes d’humanité. » La marche, qui devait avoir lieu samedi 6 octobre, a été interdite après que le responsable de l’Église chrétienne orthodoxe de Serbie, des personnalités politiques de la coalition au pouvoir et des organisations extrémistes sont intervenus pour demander son interdiction.