Mexique. Les autorités doivent protéger les migrants en danger dans l’État de Mexico

Les autorités mexicaines ont le devoir de protéger les migrants qui se trouvent en danger dans l’État de Mexico, a déclaré Amnesty International ce vendredi 13 juillet dans une lettre au gouverneur de l’État, Eruviel Ávila Villegas. L’organisation exprimait ainsi sa préoccupation devant la fermeture du centre d’accueil pour migrants sans papiers San Juan Diego, à Lechería, Tultitlán. D’après les informations disponibles, des heurts provoqués par des personnes extérieures au refuge ont eu lieu le 7 juillet entre des migrants et des habitants de la localité. Aucune patrouille de police n’était présente au moment des faits, alors que l’État a pour obligation de veiller à la présence permanente de patrouilles de surveillance aux termes des mesures de précaution recommandées par la Commission nationale des droits humains. Après ces violences, des habitants des alentours du centre d’accueil ont manifesté avec des pancartes demandant sa fermeture et ont empêché des migrants d’y accéder. Deux jours plus tard, le responsable du refuge a reçu une menace de voisins qui avaient bloqué les rues des alentours. Le centre a dû fermer car les conditions de sécurité nécessaires à son fonctionnement n’étaient pas réunies. « La fermeture du refuge peut avoir des conséquences graves pour de nombreux migrants en situation très précaire qui passent par l’État de Mexico sur le chemin du nord, a déclaré Rupert Knox, chercheur d’Amnesty International sur le Mexique. « Les autorités mexicaines ont à plusieurs reprises reconnu la vulnérabilité des migrants sans papiers qui traversent le pays, ainsi que les passages à tabac, les enlèvements, les viols et les assassinats dont nombre d’entre eux sont victimes tous les ans. Il est par conséquent essentiel que les acteurs de la société civile qui viennent en aide à ces personnes soient reconnues et soutenues et qu’elles puissent ainsi poursuivre leur action, qui est d’une très grande importance. » Dans sa lettre, Amnesty International demandait aussi au gouverneur de prendre toutes les mesures nécessaires pour que des enquêtes soient menées sur ces faits et sur d’autres actes violents et délictueux dirigés contre des migrants et leurs défenseurs, et pour que tous les responsables soient traduits en justice. L’organisation priait en outre le gouverneur d’assurer une protection efficace des migrants en danger et des défenseurs des droits humains qui travaillent avec eux, et de réunir les conditions et la sécurité nécessaires pour que le centre puisse rouvrir ses portes, soit dans les mêmes lieux, soit dans un autre endroit de Lechería après consultation des parties intéressées. Le ministre de l’Intérieur, le sous-secrétaire aux Affaires juridiques et aux Droits humains et la Commission nationale des droits humains ont reçu copie de la lettre. Pour lire la lettre d’Amnesty International au gouverneur de l’État de Mexico, rendez-vous sur : https://www.amnesty.org/fr/library/info/AMR41/050/2012/es