Pakistan. La libération de Sarabjit Singh défie le caractère inhumain de la peine de mort

La décision de commuer la condamnation à mort du ressortissant indien Sarabjit Singh, qui a passé 20 ans dans le couloir de la mort pour un attentat à la bombe au Pendjab, constitue une étape encourageante dans la lutte contre la peine de mort, a déclaré Amnesty International. « Il est rare que qu’un homme ayant passé 20 ans – ce qui, au Pakistan, est déjà plus que la peine de réclusion maximale – dans le quartier des condamnés à mort puisse ainsi recouvrer la liberté. La décision du président Asif Ali Zardari de commuer la condamnation à mort de Sarabjit Singh, qui revêtait un caractère politique, est une bonne nouvelle en ce qui concerne la lutte contre le caractère inhumain de la peine capitale, a déclaré Catherine Baber, directrice du programme Asie-Pacifique d’Amnesty International. Sarabjit Singh a toujours proclamé son innocence et a présenté cinq demandes en grâce depuis qu’il a été condamné à mort. « Amnesty International s’oppose dans tous les cas et en toutes circonstances à la peine capitale, qui constitue le châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit. » Il y a, à l’heure actuelle, plus de 8 300 condamnés à mort dans les prisons du Pakistan. Le Pakistanais Behram Khan doit être exécuté ce samedi à Karachi. Il a été condamné à mort le 23 juin 2003 par un tribunal antiterroriste pour le meurtre de l’avocat Mohammad Ashraf. « L’exécution de Behram Khan serait la première au Pakistan depuis près de quatre ans et ouvrirait la voie à d’autres exécutions. Le président Zardari doit agir de toute urgence pour que la condamnation à mort de Behram Khan soit commuée. » « Les autorités pakistanaises et indiennes devraient immédiatement commuer toutes les condamnations à mort et instaurer un moratoire sur les exécutions, première étape vers l’abolition de la peine capitale », a conclu Catherine Baber