Il faut enquêter sur l’homicide d’un militant écologiste cambodgien

L’homicide d’un militant écologiste cambodgien de premier plan doit immédiatement faire l’objet d’une enquête, a déclaré Amnesty International après que cet homme et un membre de la police militaire aient été abattus jeudi 26 avril dans la province de Koh Kong (sud-ouest du pays). D’autres membres de l’armée étaient semble-t-il présents lorsque les coups de feu ont été tirés, mais les circonstances de l’attaque restent floues. Chut Wutty était un adversaire déclaré de l’exploitation forestière illégale, et soutenait d’autres militants en faveur de l’environnement et des droits fonciers, tels que le réseau Prey Lang. Il avait été menacé en raison de ses activités. « Ces faits choquants vont à coup sûr faire retentir la sonnette d’alarme pour tous les militants ayant travaillé avec Chut Wutty », a souligné Rupert Abbott, spécialiste du Cambodge à Amnesty International. « Il faut que les responsabilités soient établies dans cette affaire, et qu’une enquête digne de ce nom soit immédiatement ouverte sur ce qui s’est passé. » Deux journalistes du Cambodia Daily – Phorn Bopha, Cambodgienne, et Olesia Plokhii, ressortissante canadienne – étaient aux côtés de Chut Wutty lorsqu’il a été abattu. Toutes deux ont dans un premier temps été arrêtées, mais ont depuis lors été relâchées. « Les autorités cambodgiennes doivent garantir la sécurité des deux journalistes qui se sont retrouvées au cœur de cette tragédie dans le cadre de leur travail. Elles sont peut-être les seules à savoir ce qui s’est passé. Il est donc possible qu’elles soient en danger », a ajouté Rupert Abbott. Chut Wutty était le directeur du Groupe de protection des ressources naturelles, une organisation non gouvernementale cambodgienne luttant contre la déforestation dans le pays.