Serbie. Des familles roms à la rue à la suite d’une expulsion forcée

Cinq familles roms se retrouvent sans logement à Belgrade après avoir été expulsées de force jeudi 11 août hors d’immeubles privés où elles vivaient ; c’est la dernière en date d’une série d’expulsions de ce type.Quelque 20 Roms, dont 10 mineurs, ont été délogés de leur immeuble de la rue Skadarska, dans la capitale serbe, en vertu d’une décision de justice datant du 29 juin ordonnant qu’ils quittent les lieux et emportent toutes leurs affaires. Leur expulsion devait dans un premier temps avoir lieu le 27 juillet mais a été reportée le temps que les familles et des militants locaux demandent aux autorités des logements de remplacement ; cette requête est restée lettre morte.« Une fois encore, les autorités de la municipalité de Belgrade déracinent des familles roms et les jettent à la rue sans leur fournir de solutions de relogement adaptées », a déploré Nicola Duckworth, directrice du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International. « Ces pratiques inacceptables doivent cesser, et les autorités doivent en faire plus pour chercher des solutions de relogement afin que les familles roms puissent élever leurs enfants dans la dignité et dans un environnement sûr. »Une des femmes concernées par cette récente expulsion, qui avait gagné Belgrade pour échapper à la violence domestique dans le sud de la Serbie, risque d’être renvoyée dans sa région d’origine. Après avoir pris connaissance de la décision de justice ordonnant l’expulsion, Praxis, une organisation non gouvernementale (ONG) serbe, a exhorté le ministère du Travail et de la Politique sociale, ainsi que les autorités de la ville de Belgrade, à proposer des solutions de relogement satisfaisantes à ces familles avant de les forcer à partir. Amnesty International se joint à plusieurs ONG locales pour demander que les expulsions forcées prennent fin, et a précédemment engagé le gouvernement serbe à introduire une loi interdisant le recours à cette mesure. D’après un rapport récemment rendu public par Amnesty International, le gouvernement serbe s’est à de multiples reprises abstenu d’empêcher l’expulsion forcée de familles roms qui, souvent, perdent leurs moyens de subsistance ainsi que leurs seules possessions en plus de leur logement.