Libye : les civils doivent être protégés durant les combats à Tripoli

Amnesty International appelle toutes les parties au conflit en Libye à protéger les droits des civils et à préserver ces derniers de toute attaque alors que les forces du Conseil national de transition (CNT) poursuivaient les combats pour obtenir le contrôle de Tripoli, la capitale du pays, lundi 22 août. Plus tôt dans la journée du 22 août, les forces du CNT ont annoncé avoir capturé plusieurs fils du colonel Mouammar Kadhafi, notamment Saif al Islam Kadhafi, qui, tout comme son père, a récemment été inculpé de crimes présumés contre l’humanité par la Cour pénale internationale. « Le peuple libyen vit des jours historiques mais extrêmement dangereux. Toutes les forces en présence doivent respecter les droits des civils et faire en sorte que les combats à Tripoli et ailleurs ne donnent pas lieu à des représailles », a déclaré Malcolm Smart, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International. « Les forces du CNT doivent veiller à ce que Saif al Islam Kadhafi soit traité avec humanité et remis en toute sécurité et sans délai à la Cour pénale internationale afin d’y être jugé, tout comme cela devra être le cas pour le colonel Mouammar Kadhafi s’il est capturé ou s’il se rend. » Des forces loyales à Mouammar Kadhafi sont engagées dans de violents combats avec les forces du CNT autour de la résidence du colonel Kadhafi. Des scènes de liesse ont eu lieu dans toute la ville parmi les partisans du CNT, mais des informations ont également fait état d’attaques punitives contre des loyalistes et le porte-parole du CNT a dû lancer un appel au calme lundi 22 août. « Le CNT doit veiller à ce que ses membres et ses partisans ne lancent pas d’attaques punitives et ne procèdent à aucun autre type de représailles contre des partisans supposés de Mouammar Kadhafi ou des personnes d’origine subsaharienne accusées d’être des mercenaires », a déclaré Malcolm Smart. Le CNT serait parvenu à faire libérer certains prisonniers politiques qui étaient aux mains des forces pro-Kadhafi. « Amnesty International se réjouit des annonces de libérations, mais des dispositions doivent également être prises pour découvrir ce qu’il est advenu des victimes de disparition forcée détenues dans les prisons du colonel Kadhafi », a déclaré Malcolm Smart. Le 27 juin, les juges de la CPI ont approuvé les mandats d’arrêt à l’encontre de Mouammar Kadhafi, de Saif al Islam Kadhafi et d’Abdallah al Sanussi, chef des renseignements militaires, pour crimes présumés contre l’humanité, notamment meurtres et persécutions. Mouammar Kadhafi est accusé d’avoir ordonné une vague d’homicides et de disparitions forcées de détracteurs présumés du gouvernement, après le début des actions de protestation contre son régime en février à Benghazi, qui avaient été inspirées par des manifestations de masse à travers le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. « Le colonel Kadhafi et d’autres, accusés d’avoir orchestré la répression sanglante en Libye, doivent être amenés à rendre des comptes conformément au droit international », a déclaré Malcolm Smart.