Malaisie. Des centaines de manifestants pacifiques ont été arrêtés

Les autorités malaisiennes ont réagi à un rassemblement pacifique en faveur d’une réforme électorale à Kuala-Lumpur samedi 9 juillet en procédant à de très nombreuses arrestations et en ayant recours à une force excessive, a déclaré Amnesty International le 9 juillet. Selon les chiffres de la Police royale de Malaisie, au moins 924 personnes ont été arrêtées dans la journée de samedi. Parmi les personnes arrêtées se trouve Ambiga Sreenevasan, présidente de la Coalition pour des élections propres et libres (Bersih 2.0) ayant organisé la manifestation. « Il faut que le gouvernement malaisien remette immédiatement ces manifestants en liberté et qu’il respecte leur droit à manifester de manière pacifique », a déclaré Donna Guest, directrice adjointe d’Amnesty International pour l’Asie-Pacifique. « En tant que membre du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, le gouvernement malaisien devrait montrer l’exemple aux autres nations et promouvoir le respect des droits humains. Les autorités malaisiennes semblent plutôt vouloir supprimer ces droits, dans le cadre de la campagne de répression la plus grave à laquelle il ait été donné d’assister dans le pays depuis de nombreuses années. » La police a attaqué les manifestants à coups de matraque et de gaz lacrymogène. Le dirigeant de l’opposition Anwar Ibrahim a été blessé lorsque des policiers ont lancé des grenades lacrymogènes sur un groupe de manifestants dans un tunnel. Un autre député, Khalid Samad du Parti islamique panmalaisien (PAS), a également été blessé par le tir d’une grenade lacrymogène par un policier, qui l’a atteint au cou. Mettant la santé des patients en danger, la police a procédé à des tirs de gaz lacrymogène à l’intérieur de l’hôpital de Tung Shing où s’était réfugié un groupe de manifestants. Selon des sources locales crédibles, la police n’a pas autorisé les détenus à entrer en contact avec des avocats, en violation des normes internationales relatives aux droits humains.