Salvador. Les autorités doivent protéger des journalistes menacés de mort

Les autorités salvadoriennes doivent prendre des mesures immédiates pour protéger des journalistes qui craignent pour leur vie depuis qu’ils ont reçu plusieurs menaces de mort, a déclaré Amnesty International mardi 10 mai. Entre le 30 avril et le 4 mai, des membres du personnel de Radio Victoria – station communautaire traitant de questions sociales et de problèmes liés aux droits humains dans le département de Cabañas, au nord-est de San Salvador, la capitale – ont informé Amnesty International qu’ils avaient reçu à plusieurs reprises des menaces revendiquées par un « escadron de la mort ». « Il est inacceptable que le Salvador reste passif alors que des journalistes reçoivent des menaces destinées à les faire taire, a indiqué Guadalupe Marengo, directrice adjointe du programme Amériques d’Amnesty International. « Les autorités salvadoriennes doivent immédiatement fournir une protection au personnel [de Radio Victoria], diligenter une enquête indépendante, approfondie et impartiale sur cette série de menaces et traduire en justice les responsables présumés [de ces agissements]. » Une lettre a été déposée à Radio Victoria le 30 avril au matin : son auteur menaçait d’attenter à la vie de Pablo Ayala et Manuel Navarte ci ces journalistes ne cessaient pas de diffuser leurs émissions et ne quittaient pas la région dans les trois jours. Il affirmait détenir des photos et des vidéos de ces deux personnes. Le 2 mai, Pablo Ayala et Marixela Ramos, réalisatrice à Radio Victoria, ont reçu plusieurs SMS de menace.   Le 4 mai, quelques heures après que les membres du personnel de la station ont tenu à San Salvador une conférence de presse portant sur les manœuvres d’intimidation, ils ont reçu de nouveaux SMS de menace. En 2009, la Commission interaméricaine des droits de l’homme a appelé les autorités à assurer la sécurité de ces personnes. Celles-ci ont déjà reçu des menaces en décembre 2009 et, depuis lors, plusieurs attaques et menaces de mort ont visé des défenseurs des droits humains et des journalistes dans le département de Cabañas.