Sur fond de troubles électoraux au Nigeria, Amnesty International appelle à la retenue

L’armée nigériane ne doit pas recourir à une force excessive pour réprimer les émeutes et les manifestations qui éclatent sur fond d’annonce imminente des résultats de l’élection présidentielle, a déclaré Amnesty International lundi 18 avril. « Vivement préoccupés par l’escalade de la violence dans le cadre des manifestations qui se déroulent dans le nord et le centre du Nigeria, nous exhortons les autorités nigérianes à veiller à ce que les forces de l’ordre n’usent pas d’une force excessive contre les manifestants, a indiqué Tawanda Hondora, directeur adjoint d’Amnesty International pour l’Afrique. « Les dirigeants politiques de tous bords doivent agir de manière responsable et demander à leurs partisans de mettre fin à tous les actes de violence et aux atteintes aux droits humains. » Des émeutes et de violentes agressions ont été signalées dans le nord et le centre du pays, notamment dans les États de Kaduna, de Kano, de Gombe, d’Adamawa, de Bauchi et du Plateau, et dans le Territoire de la capitale fédérale. « La réponse apportée à ces troubles par les forces de sécurité ne doit pas engendrer de nouvelles violations des droits humains. La police et l’armée doivent respecter la vie humaine et faire usage de moyens proportionnés pour maintenir l’ordre lors des manifestations », a conclu Tawanda Hondora. D’après les résultats du scrutin présidentiel, le président sortant Goodluck Jonathan devrait l’emporter. Amnesty International a récemment publié un rapport dénonçant le fait que des centaines de personnes ont été tuées dans le cadre de violences communautaires, interconfessionnelles et motivées par des considérations politiques dans le pays à l’approche des élections présidentielles et législatives.