Soudan. La répression contre des manifestants pacifiques se poursuit

Les autorités soudanaises doivent libérer plus de 50 manifestants arrêtés à Khartoum, la capitale du pays, lors d’une manifestation pacifique contre le gouvernement, a déclaré Amnesty International. Des policiers et des membres du Service national de la sûreté et du renseignement auraient passé à tabac des personnes qui manifestaient sur la place Abu Jenzir pour réclamer le départ du président Omar el Béchir, au pouvoir depuis 21 ans. Parmi les personnes interpellées figurent des défenseurs des droits humains, des personnalités politiques et des journalistes de premier plan. Certaines d’entre elles ont été arrêtées à leur domicile par le Service national de la sûreté et du renseignement Cette manifestation était l’une de celles organisées en ce moment par des groupes de jeunes et des partis de l’opposition, qui s’inspirent des mouvements anti-gouvernementaux d’Afrique du Nord. « Le gouvernement soudanais doit immédiatement libérer tous les manifestants », a déclaré Erwin van der Borght, directeur du programme Afrique d’Amnesty International. « Il faut également que les autorités enquêtent sur tous les cas signalés de torture et autres mauvais traitements en détention, et que les responsables présumés soient traduits en justice. » Une trentaine de personnes, dont d’éminents défenseurs des droits humains, auraient été arrêtées à Khartoum mardi 8 mars au cours d’une manifestation pacifique visant à célébrer la Journée internationale de la femme. Ces personnes ont été relâchées par la suite. Une dizaine de personnes seraient toujours détenues à la suite des manifestations qui ont débuté à la fin du moins de janvier 2011. La plupart des détenus, principalement de jeunes étudiantes et étudiants, semblent avoir été torturés en détention. Six cas de harcèlement et de violences sexuels ont été signalés, dont un cas de viols multiples sur une personne détenue par le Service national de la sûreté et du renseignement.