Amnesty International condamne l’armée égyptienne pour sa violente évacuation des manifestants de la place Tahrir

Amnesty International condamne mercredi 9 mars les actions brutales de l’armée égyptienne visant à évacuer la place Tahrir au Caire, les soldats ayant roué de coups des manifestants et procédé à un très grand nombre d’interpellations.« Il est totalement inacceptable que l’armée participe à la dispersion violente de manifestations pacifiques, a indiqué Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International. Le Conseil suprême des forces armées a le devoir de faire respecter le droit de manifester pacifiquement.« Des témoins nous ont raconté que l’armée avait laissé des malfrats armés de bâtons et de sabres attaquer les manifestants ; cette pratique était déjà en usage sous le régime du président déchu Hosni Moubarak. Il semble que les forces armées se contentent simplement de recourir aux mêmes tactiques de répression. »Selon des témoignages recueillis par Amnesty International, l’armée a investi la place Tahrir dans l’après-midi du 9 mars et a dispersé avec violence un rassemblement d’environ un millier de personnes, frappant les manifestants, démontant les tentes et démantelant un centre de soins improvisé. Les journalistes qui tentaient d’enregistrer les événements ont vu leurs cartes mémoire effacées. Les soldats ont procédé à des arrestations et conduit les manifestants au musée égyptien du Caire, proche de la place Tahrir.« Un manifestant nous a raconté qu’il avait été interpellé avec plus de 100 autres personnes et en avait vu certaines se faire rouer de coups en détention. Toutes les personnes appréhendées pour avoir manifesté sans violence doivent être libérées immédiatement et sans condition », a conclu Hassiba Hadj Sahraoui. Complément d’informationEn février 2011, Amnesty International a exhorté l’armée égyptienne à faire le nécessaire afin de mettre un terme aux actes de torture et autres types de mauvais traitements perpétrés contre des détenus, alors que des éléments probants ont mis en évidence les violences infligées aux prisonniers pendant leur détention.