Mexique. Les autorités doivent protéger une famille en danger à la suite d’un triple homicide

Amnesty International a exhorté les autorités mexicaines à assurer la protection de la famille d’une défenseure des droits humains assassinée. En effet, trois membres de cette famille ont été retrouvés mort vendredi 25 février.Les corps de Malena Reyes, d’Elías Reyes et de l’épouse de ce dernier, Luisa Ornelas, ont été découverts dans une station-service à l’est de Ciudad Juárez, dans l’État de Chihuahua. Ces trois personnes, qui avaient été enlevées par des hommes armés le 7 février, étaient des proches de la militante Josefina Reyes, assassinée en janvier 2010 par des hommes de main dont on ignore l’identité. Rubén Reyes, l’un des frères de cette dernière, a également été abattu l’année passée. « Il est évident que la famille Reyes est visée de la manière la plus brutale qui soit, puisque cinq de ses membres sont morts. La priorité absolue des autorités mexicaines doit être d’assurer la sécurité des autres membres de la famille, a déclaré Susan Lee, directrice du Programme Amériques d’Amnesty International. « Elles doivent aussi diligenter sans délai une enquête approfondie et déférer à la justice les responsables présumés de ces homicides, qui semblent avoir été déclenchés par les propos de Josefina Reyes dénonçant ouvertement les flambées de violence au Mexique. »Il y a deux semaines, Malena Reyes, Elías Reyes et Luisa Ornelas se trouvaient à bord d’un camion avec Sara Salazar – la mère de Malena, Elías, Rubén et Josefina Reyes – et la fille de Josefina Reyes lorsque des hommes armés ont fait arrêter le véhicule. Ces hommes ont ensuite emmené Malena Reyes, Elías Reyes et Luisa Ornelas, laissant Sara Salazar et la fillette au bord de la route, à Guadalupe Distrito Bravos, dans la vallée de Juárez.Sara Salazar tente d’obtenir justice pour les meurtres de Josefina et Rubén Reyes, mais l’enquête ouverte par les autorités mexicaines ne semble pas avoir progressé.Le 15 février, le domicile de la famille Reyes, à Guadalupe, a été incendié par un groupe armé ayant utilisé des cocktails Molotov.« Les autorités doivent consulter la famille Reyes et mettre en place des mesures pour protéger ses membres tant qu’ils seront victimes de ces persécutions violentes, sans quoi nous craignons que certains d’entre eux ne soient en danger », a ajouté Susan Lee.Josefina Reyes participait à des actions menées pour protester contre les violences commises par le crime organisé et contre les violations des droits humains perpétrées par l’armée dans la région.En août 2009, elle avait pris part à un forum contre la militarisation et la répression à Ciudad Juárez, afin de dénoncer la multiplication des violations des droits fondamentaux commises par des militaires. Son frère Rubén a été tué le 18 août 2010 alors qu’il allait acheter de la nourriture à proximité de son domicile, à Guadalupe Distrito Bravos. Depuis 2007, la violence liée au crime organisé s’est intensifiée au Mexique. Les médias ont signalé plus de 30 000 homicides imputables aux cartels de la drogue, et nombre de ces crimes ont été perpétrés à Ciudad Juárez. Le gouvernement du président Felipe Calderón a tenté de lutter contre les cartels en déployant des milliers de policiers fédéraux et plus de 50 000 militaires dans les zones les plus touchées, mais cela n’a pas fait reculer la violence et les allégations faisant état d’atteintes aux droits humains commises par l’armée se sont considérablement multipliées.