Le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Rwanda et la Tanzanie ont retiré la déclaration permettant aux individus et aux ONG de saisir directement la Cour africaine lorsque les tribunaux nationaux ne parviennent pas à leur rendre justice. C’est un revers pour les droits humains car l’accès à la Cour africaine représente le dernier espoir de justice pour ceux qui ont subi des violations des droits humains et ceux qui luttent contre l’injustice dans leur pays. Agissez maintenant et exigez du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Rwanda et de la Tanzanie qu’ils déposent à nouveau la déclaration permettant aux individus et aux ONG de saisir la Cour.
La Cour africaine des droits de l’homme et des peuples est la branche judiciaire de l’Union africaine et a été un symbole de justice pour de nombreuses personnes depuis sa création. Il vise à renforcer le système de protection des droits humains en Afrique et à créer une culture viable des droits humains sur le continent. Il représente pour beaucoup le dernier espoir de justice.
Norbert Zongo, un célèbre journaliste d’investigation du Burkina Faso, deux de ses associés et son frère ont été tués en décembre 1998. Les enquêtes de Zongo sur la mort du chauffeur de François Compaoré (le frère du président de l’époque) l’ont potentiellement placé dans le collimateur de hauts fonctionnaires. La famille Zongo s’est battue pour obtenir justice devant les tribunaux nationaux pendant des années, mais l’affaire a été classée sans suite en 2006. La famille de Zongo a saisi la Cour africaine et en 2014, la Cour a rendu un arrêt condamnant le Burkina Faso pour ne pas avoir rendu justice pour Zongo, et puis elle a ordonné à l’État de verser des réparations financières à la famille du journaliste pour les souffrances psychologiques endurées, ainsi que de reprendre les enquêtes pour retrouver, poursuivre et juger les auteurs du meurtre de Zongo. Ce jugement de la Cour africaine a créé un nouvel espoir de justice pour sa famille et celles des autres. Le Burkina Faso s’est conformé aux ordonnances de la Cour et en 2017, un mandat d’arrêt international a été émis contre François Compaoré.
Cela a été possible parce que le Burkina Faso a déposé la déclaration permettant à la Cour d’accepter les requêtes des individus et des ONG, ce qui a permis à la famille de Norbert Zongo de saisir la Cour.
Il y a beaucoup de raisons pour lesquelles un État ne voudrait pas que la Cour africaine reçoive des plaintes d’individus.
Toutes ces raisons sont contre l’accès à la justice et la protection des droits humains pour tous.
Le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Rwanda et la Tanzanie ont repris un droit qu’ils avaient déjà accordé à leur population. Ils ont fait un énorme pas en arrière dans la protection des droits humains.
Nous pouvons changer cela.