Moyen-Orient et Afrique du Nord

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Les gouvernements de la région n’ont pas apporté de réponse adaptée aux conséquences désastreuses de l’aggravation de la situation économique, exacerbées par des événements internationaux tels que la guerre en Ukraine et des facteurs locaux comme les conflits et les catastrophes naturelles liées au climat, sur les droits fondamentaux de millions de personnes à l’alimentation, à l’eau, au logement et aux soins médicaux.

Les conflits armés ont continué de dévaster les vies de millions de personnes au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Des civil·e·s ont été victimes d’attaques menées sans discernement, de la destruction d’infrastructures essentielles, de déplacements forcés et du pouvoir exercé de manière violente par des milices, des groupes armés ou des forces de sécurité échappant à tout contrôle. Le Liban et la Jordanie accueillaient toujours des millions de réfugié·e·s syriens, mais ont adopté des politiques coercitives pour les inciter à retourner dans leur pays d’origine. Les autorités n’ont pas fait le nécessaire pour permettre à des millions de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays de rentrer en toute sécurité dans leur région d’origine.

Les gouvernements ont cette année encore utilisé des mesures draconiennes pour réprimer l’exercice des droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique. Les autorités ont censuré ou réduit au silence des médias en ligne et hors ligne. Elles ont soumis des défenseur·e·s des droits humains, des journalistes, des manifestant·e·s, des défenseur·e·s des droits des femmes, des militant·e·s politiques et d’autres personnes exprimant des opinions critiques ou dissidentes à des détentions arbitraires, des poursuites pénales sans fondement, des procès iniques, des condamnations à des peines d’emprisonnement, des interdictions de voyager, des menaces et d’autres formes de harcèlement. Les forces de sécurité ont eu recours à une force illégale et parfois meurtrière ainsi qu’à des arrestations massives pour réprimer des manifestations.

D’autres violations des droits humains ont été observées dans la région, dont des discriminations à l’égard des minorités ethniques et religieuses, des disparitions forcées, des actes de torture et d’autres mauvais traitements, et le recours à la peine de mort et à d’autres peines cruelles, inhumaines ou dégradantes.

Trois événements en particulier ont mis en lumière les problèmes de droits humains au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. En septembre, la mort en détention de Mahsa (Zhina) Amini après son arrestation par la « police des mœurs » iranienne pour non-respect des lois abusives du pays imposant le port du voile a déclenché des manifestations sans précédent pour demander la fin de la République islamique et l’instauration d’un système respectueux des droits humains et de l’égalité. En novembre, la 27e Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP27) s’est déroulée en Égypte. Ce sommet a exposé au grand jour la situation déplorable du pays en matière de droits humains et le sort des dizaines de milliers de personnes languissant dans les prisons égyptiennes pour des raisons politiques. Il a également mis en évidence l’incapacité des gouvernements du monde entier à prendre les mesures nécessaires pour faire face à la crise climatique et lutter contre les dégradations de l’environnement. En novembre également, le Qatar a organisé la Coupe du monde de football, qui a attiré l’attention sur le sort des travailleuses et travailleurs migrants dans le pays, dont certain·e·s subissaient des conditions s’apparentant à du travail forcé. De nombreuses personnes migrantes connaissaient des conditions de travail similaires dans d’autres pays de la région. La Coupe du monde a également mis en avant la discrimination envers les personnes LGBTI au Qatar.

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