En réaction à la condamnation de la militante antiguerre âgée de 19 ans Daria Kozyreva pour « dénigrement répété des forces armées russes », Natalia Zviaguina, directrice du bureau d’Amnesty International en Russie, a déclaré :
« Ce jugement rendu le 18 avril 2025 rappelle une nouvelle fois jusqu’où les autorités russes sont prêtes à aller pour faire taire l’opposition pacifique à la guerre qu’elles mènent en Ukraine.
« Daria Kozyreva est punie pour avoir cité un poète ukrainien classique du 19e siècle, dénoncé une guerre injuste et refusé de se taire. Nous demandons sa libération immédiate et inconditionnelle, ainsi que celle de toutes les personnes incarcérées en vertu des lois de censure portant sur la guerre. »
Complément d’information
Le 18 avril, le tribunal de district de Petrogradski, à Saint-Pétersbourg, a condamné Daria Kozyreva, ancienne étudiante en médecine, à une peine de deux ans et huit mois dans une colonie pénitentiaire en vertu de la loi draconienne sur le « dénigrement des forces armées » (article 280.3 du Code pénal). Elle a été déclarée coupable d’actes pacifiques de dissidence : elle a publié un message de blog critiquant la guerre que mène la Russie en Ukraine, a accordé une interview au projet de médias Radio Free Europe/Radio Liberty (RFE/RL) et a collé une citation extraite du poème Testament du célèbre poète ukrainien Taras Chevtchenko sur sa statue à Saint-Pétersbourg. Voici l’extrait : « Enterrez-moi et debout ! / Brisez vos fers, / Et arrosez du sang impur des ennemis / La liberté ! »
Daria Kozyreva a passé près d’une année en détention provisoire et a été soumise de force à une évaluation psychiatrique. Le 7 février 2025, elle a été remise en liberté provisoire, car elle avait été détenue pendant la durée maximale autorisée par la loi. Toutefois, elle s’est vue imposer des restrictions à sa liberté : elle a été soumise à un couvre-feu et n’avait pas le droit d’utiliser son téléphone et Internet, ni de parler aux médias.