De nouveaux éléments découverts par le Projet Pegasus révèlent que les numéros de téléphone des princesses émiriennes Latifa bint Mohammed Al Maktoum et Haya bint Hussein figurent sur la liste des cibles potentielles de clients de l’entreprise de cybersurveillance NSO Group, et parmi les 50 000 numéros divulgués dans le cadre de l’enquête menée par le Projet Pegasus.
La directrice d’Amnesty Tech, Rasha Abdul Rahim, a déclaré :
« Ces révélations mettent apparemment en cause NSO Group dans la série de violations des droits humains infligées à la princesse Latifa et à la princesse Haya.
Cela prouve une fois de plus que Pegasus est un logiciel espion de choix pour les individus qui portent atteinte aux droits humains.
Rasha Abdul Rahim, directrice de Amnesty Tech
« Le logiciel espion Pegasus de NSO Group a potentiellement contribué à priver de liberté la princesse Latifa : il pourrait avoir donné à ses ravisseurs les outils dont ils avaient besoin pour pirater son téléphone et pour la retrouver. Il pourrait aussi avoir été utilisé pour cibler la princesse Haya et de nombreuses personnes de son entourage, après qu’elle eut exprimé son soutien à la princesse Latifa.
« Cela prouve une fois de plus que Pegasus est un logiciel espion de choix pour les individus qui portent atteinte aux droits humains.
« Les révélations accablantes du Projet Pegasus soulignent l’urgente nécessité d’une réglementation stricte pour maîtriser un secteur de la surveillance qui est incontrôlé. Les États doivent instaurer un moratoire mondial sur l’exportation, la vente, le transfert et l’utilisation d’équipements de surveillance, qui devra être respecté jusqu’à ce qu’un cadre réglementaire solide garantissant le respect des droits humains soit mis en œuvre. »
« NSO Group doit immédiatement cesser de vendre ses équipements à des pays connus pour soumettre les défenseur·e·s des droits humains et les journalistes à une surveillance illégale.
« De plus, le gouvernement israélien ne doit pas autoriser les licences d’exportation pour les technologies de cybersurveillance de NSO Group lorsqu’il existe un risque substantiel qu’elles soient utilisées pour commettre des violations des droits humains. »
Complément d’information
Une grande enquête sur des fuites concernant 50 000 numéros de téléphone qui sont des cibles potentielles du logiciel espion de NSO Group révèle que ce logiciel a été utilisé pour favoriser des atteintes aux droits humains à grande échelle partout dans le monde. Parmi les cibles potentielles figurent des chef·fe·s d’État, des militant·e·s et des journalistes, dont la famille de Jamal Khashoggi.
Le Projet Pegasus est une collaboration sans précédent menée par plus de 80 journalistes de 17 médias dans 10 pays et coordonnée par Forbidden Stories, une association à but non lucratif basée à Paris qui travaille dans le secteur des médias, avec le soutien technique d’Amnesty International qui a mené des analyses techniques de pointe visant à détecter des traces du logiciel espion Pegasus dans des téléphones portables.
Cette enquête révèle aujourd’hui que Sheikha Latifa bint Mohammed Al Maktoum et ses proches ami·e·s, ainsi que la princesse Haya bint Hussein et son entourage, ont été sélectionnés en tant que cibles intéressantes par des clients de NSO Group.
Amnesty International n’a pas été en mesure de mener une analyse technique de leurs téléphones pour vérifier s’ils ont été ciblés et si le logiciel espion a bien été installé sur ces appareils.
Le géant israélien de la surveillance NSO Group est financé par les fonds d’investissement privés Novalpina Capital et Francisco Partners, qui ont derrière eux de nombreux investisseurs. Des fonds de pension aux États-Unis et au Royaume-Uni ont également des participations dans cette entreprise.