En réaction à la déclaration de culpabilité et à la condamnation à une peine de 14 ans de prison prononcées à l’encontre de l’ancien candidat à l’élection présidentielle Viktar Babaryka à Minsk le 6 juillet, Marie Struthers, directrice pour l’Europe de l’est et l’Asie centrale à Amnesty International, a déclaré :
« Il s’agit d’une condamnation à caractère politique qui assombri encore un peu plus le sinistre tableau de la peur et du désespoir au Bélarus. Les voix dissidentes se font étouffer, tandis qu’un silence inquiet est imposé par la force par un gouvernement toujours plus répressif.
« Viktar Babaryka a été pris pour cible parce qu’il a osé défier Alexandre Loukachenko, et il paie désormais de sa liberté le prix de son courage.
Viktar Babaryka a été pris pour cible parce qu’il a osé défier Alexandre Loukachenko, et il paie désormais de sa liberté le prix de son courage.
Marie Struthers, Amnesty International
« Viktar Babaryka est un prisonnier d’opinion, poursuivi uniquement pour avoir exercé pacifiquement ses droits humains, notamment en exprimant librement ses opinions politiques. Ce dernier, ainsi que toutes les personnes arrêtées avec lui simplement pour avoir soutenu sa campagne présidentielle, doit être libéré immédiatement et sans condition. »
Complément d’information
La Cour suprême du Bélarus a condamné l’ancien directeur de Belgazprombank et candidat à l’élection présidentielle de 2020, Viktar Babaryka, à 14 ans dans une colonie pénitentiaire de haute sécurité après l’avoir reconnu coupable des charges à caractère politique de « réception de pots-de-vin en quantité particulièrement importante, organisée par un groupe » (article 430(3) du Code pénal) et de « blanchiment d’argent » (article 235(2)). Viktar Babaryka s’est également vu infliger une amende équivalant à 57 000 dollars américains et on lui a ordonné de payer plus de 18 millions de dollars américains en « compensation pour les dommages causés ».
Viktar Babaryka avait déclaré son intention de se présenter à l’élection présidentielle le 12 mai 2020, mais l’enregistrement de sa candidature lui a été refusé. Un mois plus tard, le 18 juin, il a été interpellé ainsi que son fils et directeur de campagne Eduard Babaryka. Eduard Babaryka a été inculpé d’« évasion fiscale » (article 243 du Code pénal). Son affaire en est toujours au stade de l’enquête.