États-Unis. Les procureurs de l’Iowa doivent abandonner les poursuites contre la journaliste Andrea Sahouri

Le procureur du comté de Polk, dans l’État de l’Iowa, aux États-Unis, doit immédiatement abandonner les poursuites engagées pour des motifs fallacieux contre Andrea Sahouri, journaliste au Des Moines Register, qui a été arrêtée lors d’une manifestation du mouvement Black Lives Matter en 2020 uniquement parce qu’elle faisait son travail, a déclaré Amnesty International.

« Les poursuites visant Andrea Sahouri représentent une atteinte manifeste à la liberté de la presse et s’inscrivent dans un ensemble de pratiques inquiétantes de la police à l’encontre des journalistes aux États-Unis. Il est profondément préoccupant que le procureur ait soutenu ces accusations fallacieuses jusqu’au procès, a déclaré Erika Guevara-Rosas, directrice du programme Amériques à Amnesty International.

« En 2020, des journalistes aux quatre coins des États-Unis ont fait connaître au monde entier le mouvement Black Lives Matter et les scandaleuses violations des droits humains commises par la police à l’encontre de manifestant·e·s. Aucun journaliste ne doit être puni pour avoir fait son travail et communiqué ces informations essentielles. Le fait de traiter le travail des médias comme une infraction constitue une violation des droits humains. Les autorités américaines doivent défendre la liberté d’expression et abandonner immédiatement les poursuites engagées contre Andrea Sahouri. »

Dans la soirée du 31 mai 2020, la police de la ville de Des Moines, dans l’Iowa, a aspergé de gaz poivre la journaliste Andrea Sahouri alors qu’elle couvrait une manifestation du mouvement Black Lives Matter et criait : « Je suis journaliste, je suis journaliste », avant de l’arrêter et de la placer en détention.

Les poursuites visant Andrea Sahouri représentent une atteinte manifeste à la liberté de la presse et s’inscrivent dans un ensemble de pratiques inquiétantes de la police à l’encontre des journalistes aux États-Unis.

Erika Guevara-Rosas, directrice du programme Amériques à Amnesty International

Le 8 mars 2021, les autorités américaines la jugeront pour « refus de se disperser » et « interférence avec des actions officielles ». Le procureur a insisté pour obtenir un procès pour ces deux simples délits mineurs, pour lesquels elle encourt une amende, une peine de 30 jours de prison, ou les deux.

Amnesty International a évoqué le cas d’Andrea Sahouri dans son rapport publié en août 2020 intitulé Le monde vous regarde. Violations massives des droits des manifestant·e·s du mouvement Black Lives Matter par la police américaine, qui décrit comment des responsables de l’application des lois ont pris pour cible de manière injustifiée des journalistes, des observateurs et observatrices juridiques, des secouristes et des manifestant·e·s, en ayant recours à une force excessive lors de nombreuses manifestations majoritairement pacifiques en 2020. Cette utilisation excessive de la force a bafoué leur droit à la liberté de réunion et d’expression pacifique, provoqué des blessures et mis en danger toutes les personnes concernées.

Amnesty International mène une campagne internationale demandant l’abandon des poursuites contre Andrea Sahouri.