Toutes les charges retenues contre une défenseure des droits humains qui encourt quatre ans d’emprisonnement après s’être exprimée sur les droits des femmes, et notamment leur droit à un avortement sécurisé, lors d’un forum d’experts des Nations unies doivent être abandonnées, a déclaré Amnesty International en amont d’une audience devant un juge qui aura lieu en Andorre le mercredi 17 février 2021.
Les poursuites pour diffamation ont été portées à l’encontre de Vanessa Mendoza Cortes par le gouvernement d’Andorre après son intervention sur la situation des femmes et des filles dans le pays lors du Comité des Nations unies pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes en 2019. Andorre est l’un des derniers pays au monde où l’avortement est interdit en toutes circonstances.
Le fait de poursuivre une défenseure des droits humains respectée en raison de son travail légitime et de sa participation à une réunion d’experts d’un organe de l’ONU constitue un acte d’intimidation scandaleux et une tentative de musellement de la liberté d’expression.
Monica Costa, responsable du travail de campagne à Amnesty International
« Le fait de poursuivre une défenseure des droits humains respectée en raison de son travail légitime et de sa participation à une réunion d’experts d’un organe de l’ONU constitue un acte d’intimidation scandaleux et une tentative de musellement de la liberté d’expression », a déclaré Monica Costa, responsable du travail de campagne à Amnesty International.
« Vanessa Mendoza Cortes devrait être soutenue dans son travail de défense des droits des femmes et des filles, au lieu d’être sanctionnée pour celui-ci. »
Vanessa Mendoza Cortes, une psychologue et présidente de l’association de défense des droits des femmes Associacio Stop Violencies, a utilisé le forum d’experts de l’ONU pour demander la dépénalisation de l’avortement en Andorre et davantage de droits reproductifs pour les femmes et les filles.
Le gouvernement d’Andorre a porté plainte pour fausse accusation, affirmant que sa « bonne réputation et son prestige » avaient été compromis. Vanessa Mendoza Cortes a été inculpée en 2020, et le Parquet a utilisé en tant que preuve le rapport qu’elle avait soumis à l’organe de l’ONU.
Les charges qui pèsent contre elle sont passibles de sanctions sévères, notamment une peine de prison pouvant aller jusqu’à quatre ans d’emprisonnement et une amende pouvant atteindre 30 000 euros.
« Au lieu d’utiliser des sanctions pénales pour empêcher Vanessa Mendoza Cortes d’exprimer ses opinions librement, les autorités d’Andorre devraient abandonner toutes les charges à son encontre », a déclaré Monica Costa.
Nous appelons les autorités d’Andorre à concentrer leur énergie pour honorer leur obligation de mieux protéger les droits reproductifs des femmes et des filles, au lieu de sanctionner les personnes qui les défendent.
Monica Costa, Amnesty International
« Nous appelons les autorités d’Andorre à concentrer leur énergie pour honorer leur obligation de mieux protéger les droits reproductifs des femmes et des filles, au lieu de sanctionner les personnes qui les défendent. »
Complément d’information
Le gouvernement d’Andorre a porté plainte contre Vanessa Mendoza Cortes pour fausse accusation, affirmant que sa bonne réputation et son prestige avaient été compromis. L’État s’appuie sur des dispositions du Code pénal qui doivent être modifiées. La diffamation ne devrait jamais être une infraction pénale, ni être utilisée pour protéger des gouvernements, des valeurs abstraites ou des institutions publiques de toute critique ou de toute surveillance. Andorre doit réviser ces articles et, dans l’attente de leur révision, ne pas les appliquer.
L’audience prévue le 17 février fait partie de la procédure ouverte à l’encontre de Vanessa Mendoza Cortes.