Russie. Usage excessif de la force et arrestation de manifestant·e·s pacifiques

Tous les manifestant·e·s pacifiques arrêtés le 31 janvier 2021 à Moscou et dans d’autres villes en Russie doivent être libérés immédiatement et sans condition, et tous les cas d’usage illégal de la force par la police doivent faire l’objet d’investigations rapides et efficaces, a déclaré Amnesty International. Ces arrestations et les dispersions par la violence s’inscrivent dans le cadre de la répression menée par les autorités russes contre des manifestant·e·s largement pacifiques réclamant la libération d’Alexeï Navalny.

« Les autorités russes ont arrêté tellement de gens ces dernières semaines que les centres de détention à Moscou sont pleins à craquer et que des manifestant·e·s pacifiques sont placés dans des centres de rétention. Comment imaginer vouloir enfermer chaque détracteur dans le pays ? Il vaudrait mieux reconnaître l’importance qu’ont les droits à la liberté de réunion pacifique et d’expression pour un nombre croissant de Russes et permettre aux citoyen·ne·s d’exprimer leurs opinions sans craindre de représailles.

Les autorités russes ont arrêté tellement de gens ces dernières semaines que les centres de détention à Moscou sont pleins à craquer et que des manifestant·e·s pacifiques sont placés dans des centres de rétention.

Natalia Zviagina, directrice du bureau d'Amnesty International en Russie

« Le Kremlin part en guerre contre les droits fondamentaux des Russes et s’efforce de bâillonner les appels des manifestant·e·s en faveur de la liberté et du changement. Il s’agit d’une manœuvre désespérée pour faire taire les critiques et cela doit cesser, a déclaré Natalia Zviagina, directrice du bureau d’Amnesty International en Russie.

« Tous les manifestant·e·s et militant·e·s pacifiques détenus pour avoir participé sans violence à des manifestations sont des prisonnières et prisonniers d’opinion et doivent être libérés immédiatement et sans condition. La police doit cesser d’utiliser la force illégale et s’acquitter de son obligation s’agissant de protéger les droits humains des Russes. »

La police doit cesser d’utiliser la force illégale et s’acquitter de son obligation s’agissant de protéger les droits humains des Russes.

Natalia Zviagina, directrice du bureau d'Amnesty International en Russie

Complément d’information

Le 31 janvier, pas moins de 4 000 manifestant·e·s ont été arrêtés à Moscou, Saint-Pétersbourg et d’autres villes russes, en marge de rassemblements dispersés par la violence. Ils réclamaient la libération d’Alexeï Navalny, figure de proue de l’opposition qui est un prisonnier d’opinion. Cela porte ainsi le nombre de personnes arrêtées pour avoir manifesté au cours de la semaine passée à plus de 8 000. De nombreuses personnes avaient déjà été placées en « détention administrative » à Moscou lors de la précédente vague de manifestations le 23 janvier et les centres de détention débordent ; plus de 100 détenus ont été placés dans des centres de détention provisoire, où se trouvent des étrangers en attente d’expulsion.

À l’approche de cette dernière journée de manifestation, des dizaines d’opposants de renom et d’associés d’Alexeï Navalny de la Fondation anticorruption ont été arrêtés sur la base de diverses accusations pénales et administratives mensongères. Oleg, le frère d’Alexeï Navalny, Lioubov Sobol, avocat de la Fondation anticorruption, Oleg Stepanov, responsable du siège d’Alexeï Navalny à Moscou, Maria Aliokhina, membre du groupe de punk Pussy Riot, et Anastasia Vassilieva, responsable du syndicat Alliance des médecins, sont maintenus derrière les barreaux au moins jusqu’au 23 mars après avoir été inculpés de violation des normes sanitaires et épidémiologiques au titre de l’article 236 du Code pénal russe.