Pakistan. La castration chimique est un traitement cruel et inhumain qui ne résoudra pas les problèmes d’un système défaillant

Réagissant à l’adoption de nouvelles mesures prévoyant la légalisation de la castration chimique comme châtiment pour les récidivistes dans les affaires de viol, Rimmel Mohydin, chargée de campagne pour l’Asie du Sud à Amnesty International, a déclaré :  

« Les castrations chimiques forcées bafoueraient les obligations internationales et constitutionnelles du Pakistan interdisant la torture et les autres traitements cruels, inhumains ou dégradants. Un tel châtiment ne permettra pas de résoudre les problèmes d’un système judiciaire défaillant. Au lieu d’essayer de détourner l’attention, les autorités doivent se concentrer sur le travail de réforme essentiel qui devra traiter les causes profondes des violences sexuelles et veiller à ce que les victimes bénéficient de l’accès à la justice qu’elles méritent et de la protection dont elles ont besoin. »

Complément d’information 

Le 15 décembre 2020, le président pakistanais Arif Alvi a promulgué une nouvelle ordonnance prévoyant des mesures en vue d’accélérer les procès dans les affaires de viol, de créer un registre national des délinquants sexuels et de permettre la castration chimique des récidivistes. Le gouvernement du Pakistan a 120 jours pour présenter le texte au Parlement et le faire promulguer définitivement, période pendant laquelle la loi restera en vigueur.