Chine. De jeunes hongkongais risquent d’être victimes de torture après leur condamnation à l’issue d’un procès inique

En réaction à la condamnation par la Chine de 10 résidents de Hong Kong qui sont maintenus en détention en Chine continentale depuis qu’ils ont tenté de quitter Hong Kong à bord d’une vedette au mois d’août 2020, Yamini Mishra, directrice régionale pour l’Asie et le Pacifique à Amnesty International, a déclaré :

« Ces condamnations, infligées à l’issue d’un procès inique, dévoilent les dangers auxquels sont confrontées toutes les personnes qui se trouvent jugées sous le régime du système pénal chinois. Ce groupe de jeunes hongkongais risque d’être victime de torture et d’autres mauvais traitements dans les prisons chinoises.

« Les autorités chinoises ont une fois de plus montré au monde que les militants politiques ne peuvent bénéficier d’un procès équitable. Aucun diplomate, journaliste, ni membre de leur famille n’ont été autorisés à observer l’audience, qui s’est en réalité déroulée à huis clos plus tôt dans la semaine.

« Les jeunes hongkongais ont été privés de leur droit de se défendre par le biais de l’avocat de leur choix. De nombreux avocats de Chine continentale ont tenté de les représenter à la demande des familles, mais ils ont été menacés par les autorités chinoises afin de les forcer à abandonner ces affaires. »

Complément d’information

Douze jeunes ont été interceptés par des garde-côtes de Chine continentale après avoir quitté Hong Kong à bord d’une vedette le 23 août 2020. Dix d’entre eux ont été condamnés mercredi 30 décembre après une audience lundi au tribunal du district de Yantian, dans la ville de Shenzhen, au sud du pays.

Tang Kai-yin et Quinn Moon, inculpés pour « avoir fait franchir secrètement la frontière à des tiers », ont été condamnés respectivement à deux et trois ans d’emprisonnement. Les huit autres personnes étaient inculpées pour avoir « franchi secrètement la frontière » et ont été condamnées à sept mois de prison.

Deux des 12 jeunes hongkongais étaient mineurs au moment de leur arrestation et seront remis à la police de Hong Kong mercredi 30 décembre.

Amnesty International a rassemblé des informations sur de nombreuses affaires où des personnes détenues en Chine continentale, dont un grand nombre de défenseur·e·s des droits humains, ont été régulièrement privées de leur droit de voir les avocats qu’elles-mêmes ou leurs familles avaient engagés pour les représenter.

Dans certains cas, les autorités ont désigné des avocats sans l’accord des détenus concernés ou de leur famille. Dans d’autres, elles ont menacé les avocats pour qu’ils renoncent à représenter leurs clients. Les autorités chinoises ont également parfois affirmé, sans produire aucun élément de preuve, que les détenus avaient renvoyé les avocats engagés par leurs familles et elles ont empêché des familles d’engager des avocats.

Tout cela revient dans les faits à priver les détenus de leur droit à une représentation juridique. Les personnes privées d’une représentation juridique de leur choix sont souvent privées d’accès aux informations concernant leurs droits juridiques, ce qui les expose davantage à des procédures iniques et à de mauvais traitements au cours de leur détention.