En réaction à la mort du manifestant pacifique Raman Bandarenka, un artiste qui a été roué de coups par des hommes masqués puis placé en garde à vue à Minsk, Marie Struthers, directrice pour l’Europe de l’Est et l’Asie centrale à Amnesty International, a déclaré :
« Les autorités du Bélarus continuent de régner par la terreur, elles s’en prennent violemment aux dissidents et les incarcèrent. Elles devraient diligenter sans délai une enquête approfondie, impartiale et indépendante sur la mort de Raman Bandarenka et traduire les responsables présumés en justice dans le cadre de procès équitables. Or, elles cherchent à esquiver toute responsabilité en affirmant que Raman Bandarenka a été frappé par ” des citoyens inquiets “.
« Il n’y a guère de doute sur le fait qu’il a été frappé par des membres des forces de sécurité, tout comme des centaines de manifestant·e·s pacifiques agressés uniquement parce qu’ils font entendre leurs voix. Au lieu de l’emmener à l’hôpital, les policiers l’ont arrêté et placé en garde à vue. On ignore ce qui s’est passé pendant sa garde à vue, mais il est mort à l’hôpital le lendemain.
Il n’y a guère de doute sur le fait qu’il a été frappé par des membres des forces de sécurité, tout comme des centaines de manifestant·e·s pacifiques agressés uniquement parce qu’ils font entendre leurs voix.
Marie Struthers, directrice pour l’Europe de l’Est et l’Asie centrale à Amnesty International
« Il est temps de mettre un terme à ce règne de la terreur et de démasquer toutes les personnes qui se rendent responsables de ces crimes. Si ce n’est pas le cas, les forces de sécurité sous commandement du président Alexandre Loukachenko continueront d’employer de terribles méthodes de répression – la torture et même le meurtre – contre leurs compatriotes. »
Complément d’information
Raman Bandarenka, artiste de 31 ans habitant à Minsk, la capitale bélarussienne, est mort à l’hôpital dans la soirée du 12 novembre. D’après les médias, des hommes masqués non identifiés sont venus dans son quartier pour retirer des drapeaux et des rubans symboles de la contestation. Après une confrontation verbale, ces hommes l’ont frappé. Des policiers l’ont ensuite embarqué à bord d’un fourgon.
Quelques heures plus tard, Raman Bandarenka a été transféré à l’hôpital, inconscient, souffrant de blessures à la tête et d’un affaissement du poumon. Les chirurgiens n’ont pas pu le sauver. La porte-parole de la police de Minsk, Volha Chamadanava, a décrit les faits comme « une bagarre », ajoutant que parfois « des citoyens inquiets tentent de rétablir l’ordre ». Lorsqu’elles évoquent les manifestations pacifiques au Bélarus, les autorités parlent sans cesse de « guerre » et de « conflit » orchestrés depuis l’étranger.
Depuis quelques mois, les autorités laissent faire des groupes d’hommes masqués, habillés en civil, qui s’en prennent violemment aux manifestant·e·s. Il est généralement supposé (et bien souvent confirmé) qu’il s’agit de membres des forces de sécurité. Aucun d’entre eux n’a été officiellement identifié ni poursuivi.