Compte tenu de la crise des droits humains qui a actuellement lieu au Bélarus et qui est due à la violente répression des manifestant·e·s pacifiques, les entreprises, nationales et étrangères, doivent exercer une diligence particulière quand elles mènent leurs activités dans le pays, et se conformer à leur obligation de respecter les droits humains, a déclaré Amnesty International dans une déclaration publiée le 21 août.
L’interruption quasi totale des communications mobiles passant par Internet pendant les trois premiers jours des manifestations au Bélarus – qui, de l’avis général, ont résulté de l’ingérence du gouvernement dans les activités des fournisseurs de services pour les télécommunications – ont porté atteinte aux droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique, et au droit de chercher, recevoir et partager des informations.
« Les terribles événements qui se déroulent au Bélarus rappellent avec brutalité que les entreprises ont un rôle à jouer et des responsabilités directes en matière de droits humains, a déclaré Denis Krivocheïev, directeur par intérim pour l’Europe de l’Est et l’Asie centrale à Amnesty International.
« Les gens au Bélarus sont confrontés à de terribles violations des droits humains, d’une ampleur sans précédent depuis l’indépendance du pays. Des milliers de personnes ont été arrêtées de façon arbitraire, la torture et les autres formes de mauvais traitements sont utilisés de façon généralisée, et au moins quatre manifestants ont perdu la vie. Les enjeux sont importants, et les entreprises doivent être conscientes du fait qu’elles ont la responsabilité de respecter les droits humains. Elles doivent prendre des mesures proactives pour veiller à ne pas causer ni favoriser des violations des droits humains.
« Comme les autorités du Bélarus font preuve d’un total mépris pour les droits humains, elles sont susceptibles de demander à des entreprises de prendre des décisions qui conduiraient manifestement à des violations des droits humains. Si tel est le cas, les entreprises doivent faire savoir au gouvernement et au public qu’elles s’opposent à de telles décisions, et prendre toutes les mesures juridiques nécessaires pour les contester. »
Les autorités du Bélarus demeurent soumises à l’obligation première et essentielle de respecter et protéger les droits humains dans le pays. Amnesty International demande une nouvelle fois aux autorités de cesser immédiatement de procéder à des arrestations arbitraires, et de mettre fin au recours abusif à la force auquel se livre la police. Toutes les violations des droits humains qui ont été signalées doivent faire l’objet d’une enquête impartiale et efficace dans les meilleurs délais, et toutes les personnes présumées responsables de ces agissements doivent être déférées à la justice dans le cadre de procès équitables et sans recours à la peine de mort.
Complément d’information
Les Principes directeurs des Nations unies relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme prévoient que les entreprises ont la responsabilité de respecter les droits humains partout dans le monde, y compris pour leurs activités et leurs chaînes d’approvisionnement. Ces Principes directeurs imposent aux entreprises de prendre des mesures proactives pour s’assurer de ne pas causer d’atteintes aux droits humains ni d’y contribuer dans le cadre de leurs opérations internationales et pour remédier à de telles atteintes lorsqu’elles se produisent.