Chili. Amnesty International écrit au président chilien pour lui rappeler ses obligations en matière de droits humains

À la suite de la déclaration de l’état d’urgence dans le pays, Amnesty International observe les agissements des autorités chiliennes et appelle le gouvernement à écouter les demandes de la population et à prendre des mesures concrètes pour y répondre, a indiqué l’organisation dans une lettre ouverte adressée le 21 octobre 2019 au président Sebastián Piñera.

Selon l’administration régionale de Santiago, 11 personnes ont trouvé la mort dans le contexte de l’état d’urgence. L’Institut national des droits humains chilien estime quant à lui que plus de 1 330 personnes ont été arrêtées et que 37 ont été blessées par arme à feu.

Au lieu d’assimiler les manifestations à un “état d’urgence” et celles et ceux qui y participent à des ennemis de l’État, les stigmatisant ainsi de façon généralisée et pavant la voie pour la justification des atteintes à leurs droits, le gouvernement de Sebastián Piñera devrait plutôt écouter ce que ces personnes ont à dire et répondre sérieusement à leurs demandes légitimes.

Erika Guevara Rosas, directrice d’Amnesty International pour les Amériques

« Au lieu d’assimiler les manifestations à un “état d’urgence” et celles et ceux qui y participent à des ennemis de l’État, les stigmatisant ainsi de façon généralisée et pavant la voie pour la justification des atteintes à leurs droits, le gouvernement de Sebastián Piñera devrait plutôt écouter ce que ces personnes ont à dire et répondre sérieusement à leurs demandes légitimes », a déclaré Erika Guevara Rosas, directrice d’Amnesty International pour les Amériques.

« Ériger les manifestations en infraction n’est pas une solution. S’il est certain que les autorités chiliennes doivent prendre des mesures pour prévenir et éviter les actes de violence de certains, cela ne peut en aucune façon servir de prétexte à la restriction des droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique, ni à un usage excessif de la force. Les gens ont pleinement le droit, et de nombreuses raisons, de manifester. »

Amnesty International a mis en place plusieurs canaux à travers lesquels le public peut envoyer des preuves de possibles violations des droits humains : Whatsapp : +52 55 6217 0608 ; courriel : [email protected] ; Twitter : #EvidenciaCrisisChile.

« Le peuple chilien n’est pas seul. Nous observons la réponse des autorités aux manifestations et nos spécialistes en matière d’analyse numérique examinent les éléments audiovisuels qui pourraient apporter des preuves solides à l’appui des allégations faisant état d’un usage excessif de la force et d’autres violations des droits humains », a déclaré Erika Guevara Rosas.

Le peuple chilien n’est pas seul. Nous observons la réponse des autorités aux manifestations et nos spécialistes en matière d’analyse numérique examinent les éléments audiovisuels qui pourraient apporter des preuves solides à l’appui des allégations faisant état d’un usage excessif de la force et d’autres violations des droits humains.

Erika Guevara Rosas

Les autorités chiliennes ont pour obligation d’enquêter sans délai, de façon exhaustive et impartiale, sur tous les signalements de recours excessif à la force, d’arrestations arbitraires, de torture et d’autres mauvais traitements, et sur toute autre allégation de violation des droits humains dans le contexte actuel des manifestations et de l’état d’urgence. Elles doivent également enquêter de la même manière pour établir les circonstances et les responsabilités dans les cas des personnes ayant perdu la vie.