Amnesty International a condamné le 12 septembre la décision de la Cour suprême autorisant l’application temporaire de l’interdiction d’asile décidée par le gouvernement de Donald Trump. Charanya Krishnaswami, responsable du travail de plaidoyer pour la région Amériques à Amnesty International États-Unis, a déclaré :
« L’interdiction d’asile validée par la Cour suprême risque d’équivaloir à un arrêt de mort pour des personnes en quête de sécurité et de protection. Cette interdiction d’asile basée sur une idéologie de la haine et de la xénophobie est inadmissible.
« Toute personne a le droit de rechercher la sécurité : le caractère ignoble de cette décision finira par apparaître aux yeux de tous, marquant un moment où le pays a tourné le dos aux personnes qu’il avait pour habitude d’accueillir et a choisi d’abandonner toute humanité. »
La semaine prochaine, Amnesty International se rendra dans le sud du Texas où elle tentera d’avoir accès aux discrets tribunaux qui ont été installés pour traiter à la chaîne les demandes d’asile présentées par des migrants soumis à la politique du gouvernement de Donald Trump obligeant ces personnes à rester au Mexique pendant l’examen de leur demande d’asile.
Toute personne a le droit de rechercher la sécurité : le caractère ignoble de cette décision finira par apparaître aux yeux de tous, marquant un moment où le pays a tourné le dos aux personnes qu’il avait pour habitude d’accueillir et a choisi d’abandonner toute humanité.
Charanya Krishnaswami, responsable du travail de plaidoyer pour la région Amériques à Amnesty International États-Unis
Informations complémentaires
Amnesty International a rassemblé des informations sur les dangers auxquels sont confrontées les personnes qui demandent l’asile, pas seulement dans leur pays d’origine mais aussi au cours de leur voyage vers un pays où elles espèrent trouver la sécurité. Nous avons déjà indiqué que les demandeurs d’asile s’identifiant comme LGBTI qui viennent du Guatemala, du Salvador et du Honduras risquent très fortement de subir des violences sexuelles ou autres et d’autres préjudices au cours de leur voyage vers le Nord. En raison de cette interdiction, les personnes s’identifiant comme LGBTI pourraient être contraintes de demander une protection dans des endroits où elles risquent fortement d’être maltraitées.
Amnesty International a également établi que le système d’asile du Mexique n’est pas adapté pour répondre aux besoins des personnes qui pourraient être contraintes à y demander une protection. Les recherches menées par Amnesty International ont montré qu’au lieu de procurer la sécurité aux demandeurs d’asile, le gouvernement mexicain a pour habitude de les placer en détention et de les renvoyer dans une situation dangereuse. De récentes mesures prises par le gouvernement d’Andrés Manuel López Obrador, notamment le déploiement dans tout le pays de contingents de la Garde nationale chargés de réprimer les demandeurs d’asile, ont rendu la situation encore plus dangereuse pour ces personnes. Selon des statistiques officielles, le nombre d’expulsions auxquelles les autorités mexicaines ont procédé est passé de 53 747 pour la période allant de janvier à juin 2018, à 71 376 durant la même période en 2019.
Amnesty International a découvert qu’à cause du plan « Rester au Mexique » les demandeurs d’asile qui sont contraints d’attendre au Mexique sont victimes de graves préjudices, notamment d’enlèvements, d’agressions et d’extorsion, aux mains des autorités qui sont pourtant censées les protéger.
Ce communiqué est disponible en ligne sur le site d’Amnesty États-Unis : https://www.amnestyusa.org/press-releases/trump-administrations-asylum-ban-could-be-a-death-sentence-for-people-seeking-safety/
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