Cambodge. Il faut abandonner les charges retenues dans un cas relatif à un documentaire sur l’exploitation sexuelle de mineures

Avant l’audience de Rath Rott Mony devant le tribunal municipal de Phnom Penh, jeudi 30 mai, Nicholas Bequelin, directeur régional pour l’Asie de l’Est et du Sud-Est à Amnesty International, a déclaré :

« Rath Rott Mony est sanctionné pour la seule raison qu’il a joué un rôle dans la dénonciation de l’exploitation sexuelle de mineures au Cambodge. Les charges absurdes retenues contre lui ont pour objectif d’intimider toute personne dont le travail contribue à attirer l’attention sur ce fléau – ainsi que sur l’inaction lamentable du gouvernement.

« Les autorités devraient abandonner les poursuites visant Rath Rott Mony et le libérer immédiatement et sans condition. »

Complément d’information

Rath Rott Mony, 47 ans, est un traducteur parlant anglais et khmer originaire de Phnom Penh.

En 2017, il a été engagé pour travailler sur un documentaire du réseau d’information Russia Today (RT) intitulé My Mother Sold Me, dénonçant l’exploitation sexuelle de mineures au Cambodge. Il avait précédemment participé à plusieurs autres documentaires produits par RT.

Le gouvernement cambodgien a critiqué le documentaire et l’a qualifié d’inexact lorsqu’il a été diffusé, en septembre 2018. Craignant d’être poursuivi par les autorités, Rath Rott Mony a fui en Thaïlande avec sa famille afin d’y demander l’asile.

Le gouvernement thaïlandais l’a arrêté, puis expulsé en décembre 2018 vers le Cambodge, où il a été accusé d’« incitation à la discrimination ». Il encourt jusqu’à un an d’emprisonnement s’il est déclaré coupable.