Soudan du Sud. Il faut rendre justice à la jeune femme tuée parce qu’elle refusait de se marier

Une jeune femme de 20 ans a été tuée au Soudan du Sud parce qu’elle refusait d’épouser l’homme que sa famille avait choisi pour elle, selon un responsable du gouvernement à Yirol. La conséquence inhumaine de ce mariage forcé qui s’est traduit par la mort de cette jeune femme ne fait que rappeler la nécessité de mettre fin de toute urgence à cette pratique généralisée au Soudan du Sud, a déclaré Amnesty International le 27 avril 2019.

Contraindre quelqu’un à se marier contre son gré est une violation flagrante de la Constitution du Soudan du Sud et des obligations internationales qui incombent à ce pays en termes de droits humains.

Joan Nyanyuki, directrice régionale d'Amnesty International pour l’Afrique de l’Est, la Corne de l’Afrique et les Grands lacs

« Contraindre quelqu’un à se marier contre son gré est une violation flagrante de la Constitution du Soudan du Sud et des obligations internationales qui incombent à ce pays en termes de droits humains, a déclaré Joan Nyanyuki, directrice régionale  d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Est, la Corne de l’Afrique et les Grands lacs.

« Le mariage forcé et l’homicide sont illégaux, mais aussi inhumains. Nous demandons au gouvernement d’amener sans attendre les responsables à rendre des comptes. »

De nombreuses familles au Soudan du Sud marient leurs filles de force pour recevoir la dot, y compris lorsqu’elles ont moins de 18 ans. En novembre 2018, une adolescente âgée de 16 ou 17 ans a été mariée de force après avoir été vendue aux enchères sur Facebook. Selon une étude réalisée en 2017 par l’UNICEF, à l’âge de 18 ans, 52 % des Sud-Soudanaises sont mariées.

« La tradition patriarcale qui consiste à forcer des jeunes filles et des jeunes femmes à se marier est une illustration cruelle des fortes inégalités entre hommes et femmes qui prévalent au Soudan du Sud. Au lieu d’être des leaders et des membres de la société pleines de ressources et inspirantes, les femmes et les jeunes filles sont traitées comme des biens de la communauté », a déclaré Joan Nyanyuki.

Amnesty International demande au gouvernement sud-soudanais de prendre des mesures urgentes pour mettre fin aux mariages précoces, aux mariages forcés et aux mariages d’enfants, afin que les personnes qui se livrent à cette forme haineuse de violence fondée sur le genre et bafouent les lois du pays soient amenées à rendre des comptes. Il faut protéger les droits des femmes et des filles.