Libye. Il faut libérer les migrants et les réfugiés bloqués dans des centres de détention alors que les affrontements s’intensifient

En réaction aux informations selon lesquelles plus de 700 réfugiés et migrants en Libye sont bloqués dans un centre de détention à Qasr bin Ghasher, tout près des intenses affrontements armés qui se déroulent à Tripoli, Magdalena Mughrabi, directrice adjointe pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International, a déclaré :

« Le gouvernement libyen doit immédiatement libérer tous les migrants et réfugiés de ces centres de rétention, où ils sont enfermés illégalement et risquent de subir des violations des droits humains et des actes de torture. Les autorités doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour veiller à la sécurité de ces hommes, de ces femmes et de ces enfants, qui se retrouvent privés d’accès à de la nourriture, de l’eau et d’autres denrées essentielles, dans le contexte des violences qui s’intensifient à Tripoli et aux alentours.

Le gouvernement libyen doit immédiatement libérer tous les migrants et réfugiés de ces centres de rétention, où ils sont enfermés illégalement et risquent de subir des violations des droits humains et des actes de torture.

Magdalena Mughrabi, directrice adjointe pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International

« En apportant un soutien actif aux autorités libyennes pour stopper les traversées maritimes et contenir les réfugiés et les migrants en Libye, les gouvernements européens contribuent à alimenter cette crise. La recrudescence du conflit à Tripoli montre une nouvelle fois qu’il est essentiel que les États membres de l’UE mettent en place des itinéraires sûrs pour sortir les migrants et les réfugiés de Libye. Ils doivent aussi reconsidérer leur appui aux garde-côtes libyens, qui ont renvoyé de très nombreux migrants et réfugiés en Libye, où ils sont exposés à des détentions arbitraires et prolongées, des actes de torture, des extorsions et des violences sexuelles, entre autres graves violations. »

La recrudescence du conflit à Tripoli montre une nouvelle fois qu’il est essentiel que les États membres de l’UE mettent en place des itinéraires sûrs pour sortir les migrants et les réfugiés de Libye. Ils doivent aussi reconsidérer leur appui aux garde-côtes libyens, qui ont renvoyé de très nombreux migrants et réfugiés en Libye, où ils sont exposés à des détentions arbitraires et prolongées, des actes de torture, des extorsions et des violences sexuelles, entre autres graves violations.

Magdalena Mughrabi, Amnesty International

Complément d’information

Le 4 avril, l’Armée nationale libyenne autoproclamée, sous le commandement du maréchal Khalifa Haftar, a lancé une offensive pour prendre le contrôle de Tripoli. Depuis, les combats s’intensifient entre ses troupes et les milices alliées au Gouvernement d’union nationale, reconnu par la communauté internationale.

Près de 3 000 migrants et réfugiés sont bloqués dans les centres de rétention d’Abu Salim, Gharyan et Qasr bin Ghasher, près des zones de combat. À ce jour, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a pu faciliter la réinstallation de 150 réfugiés du centre d’Ain Zara dans son centre de transit et de départ. Le HCR a déclaré que ses initiatives visant à transférer des réfugiés depuis d’autres centres de détention sont entravés par des problèmes d’accès et de sécurité.

Au moins 18 250 personnes ont été déplacées par les affrontements armés ; les Nations unies ont confirmé le chiffre de 48 victimes civiles, dont 13 morts.

Vendredi 12 avril, le HCR a publié un appel urgent appelant à la libération immédiate des réfugiés et des migrants enfermés dans les centres de détention, au regard de la détérioration de la situation en termes de sécurité.

Les garde-côtes libyens ont ramené en Libye au moins 19 réfugiés et migrants depuis que les violences ont éclaté à Tripoli.