Le système interaméricain, qui est essentiel pour la protection des droits humains dans la région Amériques, doit être protégé, a souligné le 24 avril Amnesty International, réagissant à une récente déclaration signée par les gouvernements de cinq pays sud-américains.
« La déclaration signée par l’Argentine, le Brésil, la Colombie, le Paraguay et le Chili représente un grave revers pour les victimes de violations des droits humains commises sur notre continent, car elle vise à saper l’indépendance et l’autonomie des organes du système interaméricain, a indiqué Erika Guevara Rosas, directrice pour la région Amériques à Amnesty International.
« Au lieu d’appliquer ses résolutions de bonne foi, les gouvernements de l’Argentine, du Brésil, de la Colombie, du Paraguay et du Chili promeuvent une nouvelle tentative flagrante d’affaiblissement du système interaméricain. »
La déclaration signée par l’Argentine, le Brésil, la Colombie, le Paraguay et le Chili représente un grave revers pour les victimes de violations des droits humains commises sur notre continent, car elle vise à saper l’indépendance et l’autonomie des organes du système interaméricain.
Erika Guevara Rosas, directrice pour la région Amériques à Amnesty International
Dans les communiqués de presse publiés par la Chancellerie du Chili le 23 avril et par le ministère des Relations extérieures du Paraguay le lendemain, les gouvernements de l’Argentine, du Brésil, de la Colombie, du Paraguay et du Chili indiquent qu’ils vont remettre au secrétaire de la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) une déclaration portant sur le système interaméricain.
La déclaration indique que le système interaméricain doit tenir compte dans le cadre de ses fonctions de l’importante cruciale du principe de subsidiarité, de la marge d’autonomie dont bénéficient les États pour « décider des moyens les plus adéquats de protéger les droits et garanties, pour que leurs processus démocratiques puissent être pleinement appliqués » ; de la stricte application des sources du droit dans le cadre de la résolution des affaires portées à sa connaissance ; et des « réalités politiques, économiques et sociales des États ».
Au lieu d’appliquer ses résolutions de bonne foi, les gouvernements de l’Argentine, du Brésil, de la Colombie, du Paraguay et du Chili promeuvent une nouvelle tentative flagrante d’affaiblissement du système interaméricain.
Erika Guevara-Rosas, Amnesty International
Amnesty International attire l’attention sur le fait que la CIDH et la Cour interaméricaine des droits de l’homme ont joué un rôle de premier plan en ce qui concerne la protection de l’exercice des droits humains et le combat contre l’impunité dans un contexte de grave répression étatique et de conflits armés internes, et dans des cas individuels de violations des droits humains. Ce système permet, quand les États n’enquêtent pas sur les violations de ces droits commises sur leur territoire, que les victimes puissent recourir à un mécanisme de protection indépendant capable d’assurer la vérité, la justice, des réparations et des garanties de non-répétition.
La surveillance et la protection des droits humains sur le continent américain passent également par un système interaméricain solide, indépendant et autonome apportant une réponse à celles et ceux qui ont subi des violations des droits humains sur le continent. Par conséquent, les États ne doivent pas subordonner le fonctionnement de ce mécanisme à leurs propres intérêts, qui mettent en danger les droits des victimes.