Soudan. Il faut diligenter immédiatement une enquête sur les tirs contre des manifestants

Après que les forces de sécurité ont ouvert le feu sur des manifestants au Soudan, faisant au moins neuf morts, dont cinq étudiants, et des dizaines de blessés les 19 et 20 décembre 2018, Seif Magango, directeur adjoint du programme Afrique de l’Est, Corne de l’Afrique et Grands Lacs à Amnesty International, a déclaré :

Ces homicides doivent cesser. Ouvrir le feu sur des manifestants non armés ne peut se justifier et il va sans dire qu’il est nécessaire d’ouvrir une enquête indépendante et efficace sur ces événements.

Seif Magango, directeur adjoint du programme Afrique de l’Est, Corne de l’Afrique et Grands Lacs à Amnesty International

« Ces homicides doivent cesser. Ouvrir le feu sur des manifestants non armés ne peut se justifier et il va sans dire qu’il est nécessaire d’ouvrir une enquête indépendante et efficace sur ces événements. Tous les responsables présumés d’un recours excessif ou abusif à la force, y compris les donneurs d’ordre, doivent être traduits en justice.

« Il faut aussi que l’État libère immédiatement et sans condition toutes les personnes arrêtées pour avoir exercé pacifiquement leurs droits aux libertés d’expression, d’association et de réunion. 

Il faut aussi que l’État libère immédiatement et sans condition toutes les personnes arrêtées pour avoir exercé pacifiquement leurs droits aux libertés d’expression, d’association et de réunion.

Seif Magango, Amnesty International

« Il doit s’attaquer aux causes profondes de la dégradation rapide de la situation économique du pays au lieu d’empêcher la population d’exercer pleinement son droit de manifester contre les difficultés grandissantes auxquelles elle est confrontée. »

Complément d’information

Le Soudan est actuellement en proie à une grave crise économique qui a entraîné une hausse des prix du carburant, de l’électricité, des transports, de la nourriture et des médicaments, ce qui a déclenché des manifestations d’ampleur nationale.

Depuis le 14 décembre, des dizaines de milliers de personnes ont participé à des manifestations dans différentes villes du pays, notamment à Wad Madani, Port-Soudan, Gebeit, Al Qadarif, Atbara, Berber, Dongla, Karima, Ad Damazin, El Obeid, El Fasher, Khartoum et Omdurman.

Les 19 et 20 décembre, des agents des forces de sécurité ont tiré sur des manifestants pour les disperser, faisant six morts à Al Qadarif, un à Berber et deux à Karima.

Par ailleurs, les pouvoirs publics bloquent l’accès à Internet depuis le 20 décembre dans le but de faire cesser les manifestations.