République centrafricaine. L’arrestation sur mandat de la CPI du coordinateur des anti-balaka porte un coup majeur à l’impunité

Réagissant aux informations selon lesquelles les autorités françaises ont mis en œuvre le mandat d’arrêt décerné par la Cour pénale internationale (CPI) à l’encontre de Patrice-Edouard Ngaïssona, ancien coordinateur du groupe armé des anti-balaka en République centrafricaine, Samira Daoud, directrice adjointe pour l’Afrique de l’Ouest et centrale à Amnesty International, a déclaré :

« C’est un grand pas en avant dans la lutte contre l’impunité en République centrafricaine. Le mandat d’arrêt décerné par la CPI à l’encontre de Patrice-Edouard Ngaïssona inclut des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre, allant du meurtre à la torture, à l’expulsion forcée et au recrutement d’enfants soldats.

L’arrestation de Patrice-Edouard Ngaïssona adresse un message plein d’espoir : tous les responsables de crimes passés et présents relevant du droit international commis en République centrafricaine seront traduits en justice – devant la CPI, des tribunaux nationaux ou la Cour pénale spéciale ” hybride ” du pays.

Samira Daoud, directrice adjointe pour l’Afrique de l’Ouest et centrale à Amnesty International

« En juillet 2014, Amnesty International a publié un rapport citant Patrice-Edouard Ngaïssona et 19 personnes soupçonnés d’être responsables de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et d’autres graves violations des droits humains commis en République centrafricaine depuis décembre 2013.

« Les graves violences qui perdurent dans le pays, dont l’attaque contre un camp de personnes déplacées qui a tué 100 civils à Alindao le mois dernier, illustrent ce qui se passe lorsque règne l’impunité.

« L’arrestation de Patrice-Edouard Ngaïssona adresse un message plein d’espoir : tous les responsables de crimes passés et présents relevant du droit international commis en République centrafricaine seront traduits en justice – devant la CPI, des tribunaux nationaux ou la Cour pénale spéciale ” hybride ” du pays. »

Complément d’information

La Chambre préliminaire de la CPI a décerné un mandat d’arrêt contre Patrice-Edouard Ngaïssona le 7 décembre 2018, dans le cadre de l’enquête sur la situation en République centrafricaine ouverte le 24 septembre 2014.

Ancien ministre du gouvernement et président de la Fédération centrafricaine de football, Patrice-Edouard Ngaïssona est le coordonnateur autoproclamé des groupes armés anti-balaka.

Son arrestation intervient après qu’Alfred Yekatom, ancien commandant présumé des anti-balaka, a été remis à la CPI le 17 novembre et a comparu devant la Cour le 23 novembre.