En réaction au jugement de la Cour d’appel de Bahreïn, qui a annulé l’acquittement du dirigeant de l’opposition Ali Salman et l’a condamné à la détention à perpétuité, Heba Morayef, directrice du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient à Amnesty International, a déclaré :
Ce jugement est une parodie de justice qui illustre les manœuvres implacables et illégales des autorités bahreïnites pour réduire au silence toute forme de dissidence.
Heba Morayef, directrice du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient à Amnesty International
« Ce jugement est une parodie de justice qui illustre les manœuvres implacables et illégales des autorités bahreïnites pour réduire au silence toute forme de dissidence. Ali Salman est un prisonnier d’opinion, détenu uniquement pour avoir exercé pacifiquement son droit à la liberté d’expression.
Ali Salman est un prisonnier d’opinion, détenu uniquement pour avoir exercé pacifiquement son droit à la liberté d’expression.
Heba Morayef
« Les autorités bahreïnites doivent faire en sorte d’annuler sa condamnation motivée par des considérations politiques et de le libérer immédiatement et sans condition.
« La communauté internationale doit sortir de son silence vis-à-vis de la répression constante contre la dissidence. Au lieu de rester sourds aux critiques du bilan du pays en matière de droits humains, les alliés politiques de Bahreïn doivent user de leur influence pour appeler à la libération du cheikh Ali Salman et de tous les prisonniers d’opinion. »
Les autorités bahreïnites doivent faire en sorte d’annuler sa condamnation motivée par des considérations politiques et de le libérer immédiatement et sans condition.
Heba Morayef
Complément d’information
Le cheikh Ali Salman est le secrétaire général de la Société islamique nationale Al Wefaq, dissoute en 2016.
En 2015, il a été condamné à quatre ans de prison à l’issue d’un procès inique, pour des accusations liées à des discours qu’il avait prononcés en 2012 et 2014, notamment lors de l’Assemblée générale d’al Wefaq ; il avait affirmé que l’opposition était toujours déterminée à prendre le pouvoir à Bahreïn afin de mettre en œuvre de façon pacifique les mesures réclamées par la population lors du soulèvement de 2011 et d’amener les responsables présumés de violations des droits humains à rendre des comptes. Il avait également souligné le besoin d’égalité pour tous les Bahreïnites, y compris la famille régnante. Son arrestation est survenue quelques jours après qu’il a été réélu secrétaire général d’Al Wefaq pour un quatrième mandat.
En 2017, le second procès d’Ali Salman s’est ouvert sur une série d’accusations fallacieuses de partage de renseignements liées à ses conversations téléphoniques enregistrées avec le Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères du Qatar de l’époque, en 2011.
Ali Salman a été acquitté le 21 juin 2018, mais le parquet a fait appel du jugement.
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