Argentine. L’État doit faire la lumière sur les circonstances de la mort de Santiago Maldonado et sanctionner les responsables

La décision prise par un tribunal argentin de clore l’information judiciaire sur la disparition forcée de Santiago Maldonado, sans qu’aient été éclaircies les circonstances de sa mort et sans qu’une enquête ait été menée sur la responsabilité présumée des autorités, viole les droits à la vérité, à la justice et à réparation, a déclaré Amnesty International le 30 novembre.

« Selon le système judiciaire argentin, personne n’est responsable de la mort de Santiago Maldonado. C’est inacceptable. Les autorités judiciaires doivent veiller à ce qu’une enquête exhaustive, impartiale et indépendante soit menée afin de déterminer les causes et les circonstances de sa mort, a déclaré Erika Guevara-Rosas, directrice du programme Amériques d’Amnesty International.

Selon le système judiciaire argentin, personne n’est responsable de la mort de Santiago Maldonado. C’est inacceptable. Les autorités judiciaires doivent veiller à ce qu’une enquête exhaustive, impartiale et indépendante soit menée afin de déterminer les causes et les circonstances de sa mort.

Erika Guevara-Rosas, directrice du programme Amériques d’Amnesty International

« Le fait de dissocier la mort de Santiago Maldonado de l’opération des forces de sécurité dans le cadre de laquelle elle a eu lieu risque de conduire à l’impunité dans cette affaire, et de faire passer un mauvais message au sujet des droits humains en Argentine. »

Le 29 novembre, un juge fédéral argentin a clos l’information judiciaire sur la mort et la disparition de Santiago Maldonado. Selon ce jugement, Santiago Maldonado « est mort noyé, sans que personne ait pu empêcher cela et sans que personne ait pu l’aider, ni les gendarmes menant l’opération ni les membres de la communauté que Santiago est allé voir pour les aider au sujet de leurs revendications ».

« Santiago Maldonado, militant âgé de 28 ans, a disparu pendant 70 jours à compter du 1er août 2017, à la suite d’une violente opération menée par la gendarmerie nationale argentine sur le territoire de la communauté mapuche de Pu Lof, dans le département de Cushamen (province de Chubut). Alors qu’il a été constaté que sa mort a eu lieu dans le cadre d’une violente opération menée par des forces de sécurité dépendant du ministère argentin de la Sécurité, ce jugement ne tient pas compte des circonstances de sa mort.

« Il est crucial que les autorités argentines fassent la lumière sur les faits entourant cette affaire, examinent toutes les hypothèses concernant les causes possibles de sa mort, et respectent leur obligation de garantir les droits de sa famille à la vérité, à la justice et à réparation », a déclaré Erika Guevara-Rosas.

« Les organisations de défense des droits humains vont continuer de travailler pour signaler et dénoncer les cas de violations des droits humains : nous avons pour mission de soutenir les victimes et de demander que leur droit à la vérité soit respecté, et que les responsables soient sanctionnés. »

Il est crucial que les autorités argentines fassent la lumière sur les faits entourant cette affaire, examinent toutes les hypothèses concernant les causes possibles de sa mort, et respectent leur obligation de garantir les droits de sa famille à la vérité, à la justice et à réparation.

Erika Guevara-Rosas