À la suite de la décision du parquet de Russie de bloquer cinq sites Web du mouvement Open Russia, fondé par l’ancien prisonnier d’opinion russe et détracteur du Kremlin Mikhaïl Khodorkovski, le directeur adjoint du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International, Denis Krivocheïev, a déclaré :
« Les autorités russes visent clairement Open Russia afin d’étouffer l’opposition et le pluralisme dans les médias russes et d’éliminer la présence de Mikhaïl Khodorkovski dans la politique et la société russes.
Les autorités russes visent clairement Open Russia afin d’étouffer l’opposition et le pluralisme dans les médias russes et d’éliminer la présence de Mikhaïl Khodorkovski dans la politique et la société russes.
Denis Krivocheïev, directeur adjoint du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International
« Après les interdictions prononcées en avril contre les entités d’Open Russia enregistrées au Royaume-Uni, le parquet a assuré que ces mesures n’auraient pas d’incidence sur les activités du mouvement russe du même nom. Les événements d’aujourd’hui montrent que cette promesse n’était qu’un mensonge éhonté. Les autorités révèlent ainsi leur véritable intention de prendre pour cible et harceler Open Russia jusqu’à sa disparition. »
Complément d’information
Dans la soirée du 11 décembre, le parquet de Russie a placé sur une liste noire quatre sites du mouvement Open Russia ainsi qu’un site personnel de Mikhaïl Khodorkovski, et demandé à l’autorité de régulation des médias, Roskomnadzor, de bloquer l’accès à ces cinq sites. Cette décision est entrée en vigueur mardi 12 décembre.
En novembre, la Douma d’État (chambre basse du Parlement russe) a adopté une modification législative facilitant la procédure de blocage des sites Internet des « organisations indésirables » sans contrôle judiciaire. L’ONG Open Russia, enregistrée au Royaume-Uni, et l’organisation apparentée Open Russia Civic Movement ont été interdites en avril 2017 en tant qu’« organisations indésirables ». Le porte-parole du parquet avait alors assuré que cette interdiction n’aurait pas d’incidence sur les activités du mouvement russe du même nom.
Les militants d’Open Russia présents en Russie ont également été pris pour cibles, sous la forme de multiples interrogatoires de son personnel et fouilles de ses locaux.