Kenya. La police ne doit pas avoir recours à la force meurtrière contre des partisans de l’opposition

Il faut que la police kenyane cesse d’utiliser des munitions réelles lors de manifestations de l’opposition et protège au contraire toutes les personnes participant à des rassemblements publics, a déclaré Amnesty International ce vendredi 17 novembre, alors que trois partisans de l’opposition auraient été abattus dans des affrontements.

« Nous avons reçu des informations faisant état d’au moins trois morts et des images diffusées en direct à la télévision montrent un autre homme recevant une balle dans la jambe. L’usage des armes à feu est réservé aux cas où il est absolument inévitable pour protéger des vies, a déclaré Abdullahi Halakhe, spécialiste de l’Afrique de l’Est à Amnesty International.

« L’utilisation aveugle de munitions réelles est totalement inacceptable. Les armes à feu ne doivent jamais servir à disperser une foule. »

L’usage des armes à feu est réservé aux cas où il est absolument inévitable pour protéger des vies.

Abdullahi Halakhe, spécialiste de l’Afrique de l’Est à Amnesty International

Selon les recherches effectuées par Amnesty International, au moins 66 personnes ont été tuées par la police dans le contexte des troubles postélectoraux depuis le mois d’août. Au moins 33 d’entre elles sont mortes à la suite de l’élection présidentielle du 8 août et trois autres ont été tuées au moment du nouveau scrutin, en octobre.

Les partisans de l’opposition tentaient de se rendre au parc Uhuru, dans le centre de Nairobi, où Raila Odinga devait prononcer un discours quelques heures seulement après son retour d’un voyage d’une semaine aux États-Unis.

Celui-ci a boycotté l’élection d’octobre, qu’il a qualifiée de parodie, et a lancé depuis lors une campagne de désobéissance civile en vue d’obtenir des réformes politiques et la tenue d’un nouveau scrutin au début de 2018. Uhuru Kenyatta a été déclaré vainqueur mais la Cour suprême doit se prononcer sur la validité des résultats le 20 novembre.