Les autorités russes doivent libérer immédiatement et sans condition les dizaines de manifestants qui ont été arrêtés samedi, et enquêter sur les allégations selon lesquelles la police a utilisé une force excessive à Saint-Pétersbourg et à Yakoutsk, a déclaré Amnesty International le 7 octobre.
« Le Kremlin a de toute évidence l’intention d’étouffer les mouvements de protestation, mais il est devenu tout aussi évident au cours des derniers mois qu’il n’y parviendra pas. Le fait de manifester pacifiquement est un droit, et de nombreuses personnes en Russie veulent exercer ce droit. Les autorités russes doivent purement et simplement commencer immédiatement à respecter et protéger les droits de ces manifestants », a déclaré Denis Krivosheev, directeur adjoint du programme Europe et Asie centrale à Amnesty International.
Samedi 7 octobre, jour de l’anniversaire du président Vladimir Poutine, des milliers de personnes sont descendues dans la rue pour demander la libération du dirigeant d’opposition Alexeï Navalny, et que ce dernier ainsi que d’autres représentants politiques de l’opposition soient autorisés à participer à l’élection présidentielle de mars 2018.
Des manifestations ont eu lieu dans plus de 70 villes, mais la plus importante a été organisée dans la ville d’adoption de Vladimir Poutine, Saint-Pétersbourg. Les manifestants avaient demandé l’autorisation de s’y rassembler, mais cette demande avait été rejetée. Les autorités ont clairement fait savoir que les demandes d’Alexeï Navalny concernant toute future manifestation à Saint-Pétersbourg seraient également rejetées.
Complément d’information
À 20 heures, heure de Moscou, au moins 66 manifestants avaient été arrêtés à Saint-Pétersbourg, et 196 autres dans d’autres villes et agglomérations à travers le pays.
Il s’agit du troisième mouvement de protestation massif organisé cette année par Alexeï Navalny et ses sympathisants dans des dizaines de villes et agglomérations du pays. Les deux précédents mouvements de protestation, organisés le 26 mars et le 12 juin, se sont soldés par de très nombreuses arrestations.
Le 2 octobre, quelques jours avant les dernières manifestations, Alexeï Navalny a été condamné à 20 jours de détention administrative pour avoir « appelé à plusieurs reprises à participer à des rassemblements publics non autorisés » à cause d’un rassemblement organisé à Nijni Novgorod le 29 septembre.
Son directeur de campagne, Leonid Volkov, a lui aussi été condamné à 20 jours de détention administrative pour les mêmes motifs. Le 5 octobre, Leonid Volkov a été remis en liberté de façon anticipée à la suite d’un recours, mais il a de nouveau été incarcéré quelques heures après, le même jour. Il a été condamné à une nouvelle peine de 20 jours de détention après que le tribunal eut pris connaissance des tweets qu’il avait envoyés pour appeler à participer aux manifestations du 7 octobre, en violation de la législation russe.
Amnesty International a déjà demandé la libération immédiate et sans condition d’Alexeï Navalny et de Leonid Volkov.